La vie après le vedettariat

Steve Gendron a vu le tapis rouge de la gloire se déployer sous ses pieds très tôt dans sa carrière d’artiste. Adulé par la colonie artistique bien avant qu’il n’ait dix ans, ce jeune Shawiniganais a vécu des années de rêve à côtoyer les plus grands noms de la télé et du cinéma québécois: Janette Bertrand, Roy Dupuis, Marc Labrèche, Francis Reddy, Gilles Carle…

Toute son enfance, il a multiplié les allers-retours entre Shawinigan, sa ville natale, et Montréal, où il réside aujourd’hui. Son avenir, bien rose, semblait tracé d’avance.

Durant environ 15 ans, il a joué dans la cour des grands, multipliant les rôles, notamment dans L’amour avec un grand A (L’amour qui tue), La Postière, Matusalem I et II, Le Jardin d’Anna, Au nom du père et du fils, le Club des 100 watts, et Omertà. Il a également obtenu d’importantes récompenses lors de ses premières années sur les plateaux de tournage, dont le titre de meilleur acteur au Canada attribué par la chaîne de télévision YTV, à 14 ans, et celui de révélation québécoise, à 9 ans.

Lorsqu’il a franchi le cap de la vingtaine, toutefois, les projecteurs ont soudainement cessé de se tourner vers lui, sans qu’il ne sache trop pourquoi. Déboussolé, laissé à lui-même, l’enfant prodige venait de frapper un premier mur. Le choc a été tel qu’il s’est emmuré dans une profonde dépression, glissant même vers une certaine folie. Il a ensuite commencé à se droguer, frôlant la mort, à un certain moment, à la suite d’une overdose…

Jamais trop tard

Aujourd’hui âgé de 26 ans, Steve Gendron a repris sa vie en main. Il a demandé et reçu l’aide qu’il lui fallait pour s’en sortir. Pour la première fois de sa vie, il a trouvé sa véritable identité, auparavant enfouie sous tous les personnages qu’il a incarnés.

Ses 22 ans de métier, il a choisi de les mettre au service de la relève artistique. Il a démarré, l’an dernier, le Studio Gendron, à Montréal. Il s’agit d’une école d’art dramatique et de formation d’acteurs s’adressant tant aux amateurs qu’aux professionnels, qu’ils soient enfants, adolescents ou adultes. Il envisage, à moyen terme, d’en ouvrir une deuxième, à Trois-Rivières cette fois.

En parallèle, Steve Gendron mène un projet de film qu’il a scénarisé et qu’il veut réaliser lui-même. «Je l’ai écrit au cours de la période où j’étais un peu perdu. Plusieurs personnalités connues, que j’avais déjà côtoyées, l’ont approuvé. Le tournage devrait commencer l’été prochain à Montréal», annonce-t-il, ajoutant qu’il vient également d’être approché pour faire un long métrage.

Même s’il travaille davantage dans l’ombre ces temps-ci, Steve Gendron n’a pas perdu le goût de jouer. «C’est inné. Ça fait plus de 20 ans que je fais ça. C’est un domaine que je ne perdrai jamais de vue. Par contre, pour l’avenir, je serai mon propre gérant», affirme-t-il.

C’est donc un nouveau départ que prend le jeune homme. Pour l’aider à avancer, il compte s’appuyer sur tout ce qu’il a vécu depuis le début de sa carrière. En bout de ligne, toutes ces années passées à observer les plus grands acteurs, réalisateurs et cinéastes n’auront pas été perdues…

Pour en savoir plus sur le Studio Gendron : www.studiogendron.fr.gd ou 514 802-3105.