Le commerce Hockey Lemay, victime de fraude par carte de crédit

Divers commerces de Shawinigan ont été la proie de de fraudeurs récemment selon la Sûreté du Québec. Les malfaiteurs ont commis leur crime lors de transactions par carte de crédit, notamment en décembre dernier au commerce Hockey Lemay. René Lecours raconte son expérience.

En plein mois de la prévision de la fraude, voilà qu’un commerçant bien connu de la région confie publiquement avoir été victime de fraude. Il s’agit de René Lecours, propriétaire de Hockey Lemay, qui indique avoir été la cible d’un duo de fraudeurs. Les deux hommes ont commis une transaction frauduleuse de 2 359$ en novembre dernier à son commerce du boulevard Royal.

«On ne s’en est pas rendu compte sur le coup, car la transaction s’est déroulée comme à la normal, mais c’est lorsque j’ai observé un retrait de ma caisse dans mon compte du même montant quelques mois plus tard que j’ai commencé à me poser des questions», relate le propriétaire.

Il dit avoir compris ainsi que son commerce aurait été visé par une fraude par carte de crédit spécifiquement en raison de l’usage du terminal Moneris, des suites de discussions avec sa caisse, sa compagnie de terminal Moneris et les autorités policières. Le terminal en question possède une programmation qui permet de compléter une transaction par paiement en crédit frauduleuse, habituellement refusée par les autres terminaux.

Transaction inhabituelle

«Lors d’un paiement par crédit, on rentre habituellement le montant de la transaction, ensuite on remet le terminal au client qui entre son NIP et nous redonne le terminal», explique M. Lecours. Cependant, lors de la transaction qui a été complétée dans le cas présent, le client en faute a complété la transaction par une procédure inhabituelle.

N.B. La procédure ne sera pas ici retranscrite pour éviter d’encourager ce genre de méthode.

Or, au lieu de rejeter la transaction qui avait été altérée de façon inhabituelle par le client frauduleux, le terminal a signalé la transaction comme «approuvée» et le marchand n’y a vu que du feu. René Lecours indique d’ailleurs que c’est «l’aspect manuel» de la transaction qui cause ici problème, car la procédure réalisée ainsi n’est pas couverte par les compagnies de cartes.

S’en est suivi de nombreux appels auprès de la compagnie de terminal Moneris, de la caisse et l’ouverture d’une enquête auprès de la SQ. «L’équipe de l’émission La Facture est même venue tourner pendant une journée de temps sur le sujet à mon commerce. Leur spécialiste en fraudes, venu de Montréal, n’en revenait tout simplement pas de la facilité avec laquelle on pouvait régler la transaction avec cette lacune en terme de programmation des terminaux de Moneris», indique-t-il.

«Ce qui me choque, c’est que c’est un employé de Moneris qui m’a expliqué comment le client avait dû procéder avec le terminal. Pourtant, mon outil est récent et il devrait être fiable et à la fine pointe de la technologie ! Encore ce matin, j’ai relu mon manuel d’instruction et on y indique clairement que la procédure qui s’est produite avec le client est censé être annulée. Ce n’est pas normal», se désole M. Lecours.

Il ajoute qu’il ne sait toujours pas s’il reverra la couleur de son argent perdu. «Je l’espère, mais je ne sais pas. Si ça avait été 20$, je ne dis pas que j’argumenterais autant avec Moneris, mais pour 2 359$ c’est différent», indique celui qui dit ne pas se sentir coupable de ce qui s’est passé.

«Il n’y a pas eu négligence. Ce qui est dommage, c’est que le titulaire de la carte possiblement volée n’a rien perdu, la caisse non plus, mais moi, oui», souligne celui qui espère en sensibiliser quelques-uns au phénomène de ce type de fraude. Il a d’ailleurs lui-même mené sa petite enquête dans des commerces environnants en tentant de reproduire la manœuvre frauduleuse avec d’autres types de terminaux, mais sans succès. «C’est vraiment un trait particulier avec Moneris».

Le propriétaire a rédigé et envoyé une lettre qui explique le cas qu’il a vécu à la Chambre de commerce et d’industrie de Shawinigan qui a ensuite relayé l’information à ses membres. «Une question de solidarité et si ça peut aider d’autres, tant mieux», déclare M. Lecours.

Il n’a pas été possible pour le journal de joindre un représentant de la compagnie Moneris concernant le cas de M. Lecours pour obtenir leurs commentaires.