Le passé est-il garant de l’avenir?

OPINION. Le passé industriel glorieux de Shawinigan doit-il servir de modèle à suivre pour son développement futur? Peut-être pas. Peut-être même pas du tout! La fermeture des grandes usines jadis implantées sur le territoire de Shawinigan nous aura servi une leçon à la dure : la clé du succès économique d’une ville comme la nôtre doit impérativement passer via un écosystème diversifié de PME et sur la mise en valeur de nos formidables attraits naturels, depuis trop longtemps sous-exploités.

L’époque de la grande entreprise salvatrice, portant à bout de bras à elle seule l’économie locale, est révolue. Rappelons-nous de la fermeture des Shawinigan Chemicals, Wabasso et Belgo, et plus récemment des usines Laurentides et Rio Tinto Alcan, survenues pendant les mandats du maire sortant, et de la commotion que celles-ci ont causée à l’économie locale et sur la vie de milliers de citoyens.

Souvenons-nous également du flop monumental du parc industriel à grand gabarit, élaboré à la va-vite par l’administration sortante, pour flirter avec une multinationale brésilienne qui ne s’est finalement jamais pointé le bout du nez, malgré plus de 5 millions de dollars d’investissement par la ville.

Quels dénominateurs communs peut-on trouver à ces fermetures et à ce projet mort-né? Des changements économiques sur l’échiquier mondial en ont eu raison : relocalisation, diminution de la demande, coûts de production moindres sous d’autres cieux. Cela s’ajoute à des actionnaires, propriétaires et décideurs venants d’ailleurs, fermant « nos » usines pour conserver leurs acquis.

L’économie de Shawinigan d’aujourd’hui et de demain se doit de passer en premier lieu par nous, les Shawiniganaises et les Shawiniganais. Une fois élue, je mise donc sur le retour d’une économie forte, passant notamment par un programme de développement et de diversification économique pour les PME et les micro-entreprises, ainsi que par la valorisation de l’achat local. Acheter Shawiniganais et consommer Shawiniganais, de manière à offrir des emplois diversifiés, stables et de qualité et en profiter du même coup pour augmenter le sentiment d’appartenance envers notre magnifique ville.

Je mettrai également sur pied un programme de congé ou de crédit de taxes commerciales pour favoriser l’émergence de nouvelles entreprises, en plus de favoriser l’accessibilité au financement local pour celles-ci. Je déploierai également tous les efforts possibles afin de redonner au centre-ville son produit d’appel touristique le plus précieux : les chutes Shawinigan, par le biais de la négociation d’une entente avec Hydro-Québec pour le maintien d’un débit esthétique sur les chutes pendant la saison touristique. Mettons à profit les infrastructures déjà existantes qui sont sous-utilisées. Réapproprions-nous les paysages shawiniganais les plus marquants et utilisons-les comme outils de développement.

La classe moyenne de Shawinigan doit devenir la locomotive économique de la ville, non plus seulement un wagon à la remorque des grandes entreprises.

Et je me pose une seconde fois cette question toute simple : le passé est-il garant de l’avenir?

Parce que, sourire en coin, je n’ai pu m’empêcher de relire aujourd’hui un article datant du 3 novembre 2009, lendemain de la prime élection du maire sortant. Ce dernier affirmait, et je cite: «Bien avant de connaître les résultats, des gens d’affaires m’avaient dit qu’ils n’auraient aucun problème à s’afficher avec moi. Mais j’ai tenu à ce que ce soit ma campagne, que les gens me choisissent pour l’homme que j’étais et non pour les gens qui me supportaient.»

Encore une fois, il semble bien que le passé ne soit pas garant de l’avenir! Après un bilan catastrophique : endettement galopant, augmentation du fardeau fiscal des citoyens, second plus haut taux de taxation foncière au Québec, enveniment des relations avec les municipalités avoisinantes, etc., le maire sortant semble maintenant en être réduit à se faire élire pour les gens qui le supportent, non pas pour qui il est, et encore moins pour son bilan!

Sa stratégie 2017 : une succession d’apparitions avec ses personnalités d’affaires et des annonces à saveur électorale à en rendre cynique même l’électeur le plus naïf! M. Angers, nous nous souvenons tous de votre annonce de la mi-septembre 2013, en pleine campagne électorale, à propos d’un projet touristique et domiciliaire sur le bord de la rivière Saint-Maurice, près de la route 155… Représenter essentiellement le même projet 4 ans plus tard, encore en période électorale, n’est-ce pas se moquer des électeurs?

M. Angers l’a mentionné à maintes reprises : il voulait faire de la présente campagne un débat de chiffres. À défaut d’accomplissements notables, il a dû y voir un terrain de bataille sur lequel il pourrait se mettre en valeur. Mais ne soyez pas dupe, malgré l’étourdissant flot de chiffres déversés par Angers lors des dernières semaines, le constat demeure le même : le taux d’endettement de la grande ville de Shawinigan est trop élevé pour la capacité de payer de la population actuelle.

Pour obtenir enfin un vrai changement à Shawinigan, votons pour quelqu’un qui représente réellement la population : une femme forte, une mère de famille, fière, engagée, dynamique et pleine de compassion.

Ma proposition aux citoyens de Shawinigan est un nouveau style de leadership qui sera basé sur le respect, la rigueur et l’intégrité, des valeurs auxquelles je crois profondément et qui guident mes actions. Je m’engage à gérer une ville dynamique qui sera à l’écoute de tous ses citoyens, dont nous pourrons tous être fiers d’y travailler et d’y vivre.

Judeline Corriveau

Candidate à la mairie de Shawinigan