Les insectes piqueurs dans la mire

Après une tentative avortée en 2007, Shawinigan examine de nouveau la possibilité de recourir à l’épandage d’un larvicide écologique pour contrôler la présence des insectes piqueurs sur son territoire.

La Ville a publié samedi dans le quotidien régional un appel d’offres en ce sens. «On veut revalider les coûts, commente François St-Onge, directeur des communications. Et si c’est intéressant, on va y aller avec un projet pilote pour cette année. Après quoi, on examinera les résultats et on décidera sur une plus longue période.» La Ville a ciblé le secteur Saint-Gérard-des-Laurentides pour mener cette étape initiale.

Cette approche est nettement différente de celle menée par l’administration Landry au printemps 2007. À l’époque, un questionnaire avait été envoyé à 17 000 adresses pour sonder leur intérêt. Il était fait mention d’un projet étalé entre 2008 et 2012 et dont la facture varierait entre 40$ à 50$ par année pour chaque propriété sur l’ensemble du territoire, urbain comme rural. Dans ce même document d’information, il était fait mention que les Canadiens dépensaient en moyenne 35$ par année en produit insectifuge.

Au-delà de 4000 contribuables avaient répondu au sondage et dans une proportion de 80%, s’étaient prononcés contre particulièrement dans le secteur urbain. Ces résultats avaient signifié l’arrêt de mort du projet évalué alors à près de 750 000$.

«On se fait parler à chaque été des mouches noires et des maringouins mais on dirait que c’est encore plus prononcé depuis deux ou trois ans», note François St-Onge pour explique le changement d’attitude des élus dans ce dossier.

Sur le site spécialisé www.seao.ca, la valeur estimée de l’appel d’offres publié le 17 mars dernier se situe entre 100 000$ et 199 000$. Les soumissions reçues seront ouvertes le mardi 3 avril à l’Hôtel de ville. Une décision devra être prise rapidement car pour être efficace, les opérations d’épandage du larvicide doivent débuter très tôt le printemps.

La Tuque et Trois-Rivières y ont recours

En Mauricie, les villes de La Tuque et Trois-Rivières ont déjà recours au contrôle biologique des insectes piqueurs. Les élus latuquois réservent 170 000$ annuellement pour cette opération tandis que dans la ville du maire Yves Lévesque, un tarif de 20$ est ajouté au compte de taxes des résidents des secteurs Trois-Rivières Ouest, Cap-de-la-Madeleine et Sainte-Marthe-du-Cap où est dispersé périodiquement le larvicide durant la belle saison.

Les entreprises spécialisées dans la guerre aux insectes piqueurs, comme GDG Environnement à Trois-Rivières, garantissent généralement un taux de réussite de 80%. Une cinquantaine de municipalités au travers le Québec aurait recours à ce procédé.

À Saint-Mathieu-du-Parc, des résidents proposaient l’automne dernier un jumelage avec le secteur Saint-Gérard-des-Laurentides, pour contrer la propagation des mouches noires et des maringouins. La suggestion avait été accueillie froidement par les élus shawiniganais, encore échaudés par les résultats d’il y a cinq ans.

Il semble désormais que le printemps hâtif de 2012, et conséquemment le retour tout aussi précoce des insectes piqueurs, ait orienté leur réflexion dans une autre direction.