Louis Garneau: un homme de vision

J’ai assisté à une conférence de Louis Garneau cette semaine. Pour ceux qui ne connaissent pas M. Garneau, il s’agit d’un ex-cycliste olympique ainsi que d’un très grand entrepreneur québécois. Il a fondé Louis Garneau Sport, une compagnie maintenant devenue internationale. Il se spécialise dans : « tout pour les vélos, et les vélos ».

Ce qui est intéressant chez Louis, c’est sa détermination à innover. Selon lui, en affaire soit on innove, soit on meurt. Sa drive lui vient sans aucun doute de sa carrière de cycliste où il dit avoir appris à gagner. «C’est bien beau participer… Mais si on participe, c’est pour gagner!»

Il a donc créé la recette du succès en 10 ingrédients en se basant sur son expérience personnelle.

1. La passion;

2. La persévérance;

3. Être rêveur;

4. Résister au stress;

5. Accepter l’échec;

6. Avoir une forte volonté de gagner;

7. La détermination;

8. Être visionnaire;

9. Travailler en équipe;

10. Ne jamais abandonner.

J’ai été un peu déçu puisque je m’attendais à avoir des éléments moins évidents, quelque chose en lien avec les fameuses 7 habitudes de vie de gens extrêmement efficaces. Les 3 points les plus importants de cette liste sont les points 1, 4 et 5. Les autres éléments sont des déclinaisons d’un ou l’autre de ces trois points. Voici donc mon remix sympathique, agréable et surtout, beaucoup plus concis des 10 points de M. Garneau.

1. La passion

La passion joue un rôle important dans la réussite de tout individu. C’est ce qui fournit la motivation intrinsèque d’une personne à agir et à créer. Mon dernier billet s’articulait justement autour de ce concept. J’y argumentais que la passion était désormais nécessaire, et qu’elle entraîne des qualités telles que l’autodidaxie.

La question est : Pourquoi la passion est-elle si déterminante? La réponse se tient dans le concept de résonance émotionnelle. Selon les théories entourant ce concept, pour faire ressentir quelque chose à quelqu’un, nous devons d’abord ressentir cette émotion au fond de nous. Qu’il s’agisse de la performance d’un acteur, d’un musicien où d’un peintre, c’est la résonance qui permet à l’artiste de transmettre ses émotions. En affaire, c’est la même chose. Pour faire un bon pitch, pour que le client soit convaincu et passionné par votre produit, vous devez-vous-même être convaincu et passionné. Les tricheurs, les charlatans et les beaux parleurs perdent inévitablement en bout de ligne.

2. Résistance au stress

Un des concepts qui me passionne au plus haut point est celui du statut social. Qu’est-ce qui fait qu’un individu a un statut social perçu (ou situationnel) plus haut qu’un autre individu? Comment certains font-ils pour, par leur simple présence, nous subjuguer comme si l’on parlait au « Pape » (ou premier ministre, la reine, le père Noël… Ajoutez votre personnage marquant préféré).

Un des éléments déterminants du statut social perçu est la capacité d’un individu à tolérer une forte pression sociale. Quelqu’un qui est capable de rester naturel en toutes circonstances (pitch, conférence, rencontrer la belle-famille…) dégage immédiatement un statut social élevé (cause it’s no big deal for an astronaut). C’est là où le langage non verbal entre en jeu : posture, contact visuel, positionnement…

Ceci étant dit… Les pressions sociales constituent la principale source de stress de notre quotidien. Les gens qui ont une bonne tolérance au stress sont donc perçus comme ayant un statut social plus élevé. Conséquemment, ils ont plus de facilité à influencer les autres, à conclure des ententes et à faire des ventes.

3. Accepter l’échec

J’ai écrit un billet assez motivant sur la signification que l’échec devrait porter dans notre vie, allez lire ça!

La relation qu’une personne entretient avec l’échec est cruciale à sa réussite. Encore plus cruciale est sa relation avec son égo. Lorsque l’on subit un échec, et croyez-moi je sais de quoi je parle, c’est notre identité, notre sens de qui nous sommes, qui en prend un coup. Nous, les humains, on a la fâcheuse manie d’avoir besoin de justifier sans cesse pourquoi on est une bonne personne. La société de consommation exploite ce phénomène avec brio depuis quelques décennies déjà (« je suis une bonne personne yo, as-tu vu mes shoe Nike man? », dit Bobby en buvant son Coca-Cola).

Pour ceux qui sont familiers avec le film « Fight Club », vous reconnaîtrez la référence ci-dessus. Pour les autres, je veux simplement vous préciser que cette image cynique reflète quelque chose de beaucoup plus rose. C’est seulement à partir du moment où on se distancie de son égo qu’on peut commencer à considérer les résultats de notre démarche (qu’ils soient positifs ou négatifs) comme source de feedback constructifs. Sans cette étape cruciale, on interprète toute forme de rétroaction comme une justification de notre égo (« Suis-je une bonne personne? Non parce que mon dernier projet a foiré… « ) Dès lors, on reconnait que l’on contrôle nos efforts, mais pas les résultats. On accepte que les résultats soient des métriques qui nous permettent de valider la pertinence de notre démarche.

C’est pourquoi, pour être capable de naviguer correctement dans le monde des affaires, on doit entretenir une bonne relation avec l’échec.

Il y a certainement d’autres éléments à ajouter sur cette liste ou encore d’autres points à explorer davantage. Sentez-vous libre de donner votre opinion dans la section commentaire sur mon site internet: http://olivierlambert.ca/!

Olivier Lambert – travailleur autonome en graphisme, création web et médias sociaux , Shawinigan