Médiation citoyenne: désamorcer le conflit par l’écoute

MÉDIATION. Lancé en avril dernier, le nouveau service gratuit de médiation citoyenne offert par l’organisme shawiniganais Volte-Face rempli bien son mandat. En six mois, ce sont vingt demandes qui ont été traitées pour régler divers types de litiges.

Le principe de la médiation citoyenne est observé ailleurs au Québec. L’idée est de proposer un terrain d’analyse neutre et des solutions pour les citoyens qui sont aux prises avec un litige avec un autre individu ou encore avec une institution.

«On a connu une belle réponse depuis l’ouverture du service. On parle d’une demande par semaine environ», observe l’intervenante Mylène Trudel qui est responsable de ce volet à Volte-Face.

Pour le moment, on propose au public quatre ressources, des gens de divers horizons qui ont reçu une formation de 21h de l’organisme à vocation sociale. «C’est agréable pour les citoyens, car nos cinq médiateurs sont issus d’horizons différents, ils ont des âges et des bagages divers», précise Mme Trudel.

Le but avoué est de favoriser le maintien de rapports harmonieux au sein de la population et de diminuer le recours à l’aide juridique, fort coûteuse. «Le service a pour mission de remettre le pouvoir aux citoyens et d’augmenter le sentiment d’empowerment individuel et collectif», explique l’intervenante Mylène Trudel.

Le mode «écoute» au cœur de la médiation

Déjà, on remarque une grande demande pour ce qui touche aux conflits de voisinage. «Les gens ont des problèmes bien précis comme des cas de haies de cèdres ou des litiges avec leur propriétaire. On les écoute et on tente de les diriger faire une résolution de conflit par eux-mêmes», résume le médiateur Anthony Boulanger-Fournier.

L’étudiant à l’École nationale de police constate que les gens démontrent d’ailleurs leur bonne foi en demandant l’aide du service. Le rôle du médiateur revient ensuite à inciter la personne vers l’action. «Souvent, les gens ont accumulé beaucoup d’émotion et venir ici et en parler: ça leur permet de ventiler!»

Avec le traitement de huit demandes à son actif, le jeune homme réalise qu’un problème, banal en apparence, peut entraîner des impacts importants à la longue dans la vie d’un individu si rien n’est déployé pour l’enrayer.

«La plus grande portion de mon rôle se fait vraiment dans le mode écoute. En tant que futur policier, je trouvais intéressant d’obtenir un bagage en gestion de conflit, car les agents ont un travail d’accompagnement à ce niveau.»

Pour Mylène Trudel, il apparaît évident que le créneau répond à un besoin bien présent dans le milieu. «On fonctionne selon les besoins pour le moment et on apportera les ajustements nécessaires au fur et à mesure. Bientôt, on formera quatre autres médiateurs pour éviter que nos bénévoles ne soient surchargés.»

À noter que les individus qui ont recours à l’équipe de médiateurs sont invités à laisser un message au 819 731-0199 et attendre un retour d’appel dans un délai de 48 heures.