Moïse Cadorette ou la Classique: la poule ou l’œuf

Dans le cadre de la 75e édition de la Classique Internationale de Canot de la Mauricie qui célèbre cette année son anniversaire de diamant, une question se pose avec pertinence: «Est-ce la célébrité des canotiers ou la notoriété des bâtisseurs de l’industrie aquatique de St-Jean-des-Piles qui a propulsé la réputation international de la Mauricie comme la Mecque du Canot?»

A la suite d’une étude exhaustive sur ce sujet, il faut admettre que la cohabitation des fabricants de canots et des usagers professionnels de l’aviron est intimement liée, réciproquement bénéfique l’un à l’autre. Aucun n’est le chiendent de l’autre. Chacun a progressé dans son secteur respectif pour devenir au fil des ans deux superbes bijoux bien de chez-nous qui font la fierté de la population mauricienne, deux somptueux joyaux de notre communauté, précieux pionniers de notre industrie touristique de plaisance pour la chasse et la pêche, pour celle de la compétition à l’aviron de long parcours et de style olympique.

Mgr Albert Tessier encence les Cadorette

Le légendaire historiographe de la Vallée de la Saint-Maurice, feu Albert Tessier affirme que dès le XVIIIe siècle les trifluviens avaient la réputation d’être les meilleurs canotiers du pays, les meilleurs constructeurs de canots. En 1751, l’ingénieur Flanquet écrivait: «C’est en cette ville des Trois-Rivières où l’on fabrique le mieux les canots d’écorce.»

En 1777, John Long signale à son tour que «les canots d’écorce des Trois-Rivières sont supérieurs aux autres» pour les grandes courses de traite des Pays d’en-haut. «Les Cadorette, de Saint-Jean-des-Piles, sur le Saint-Maurice, sont en train de redonner à notre région une place d’honneur dans la fabrication du canot et à prendre la place de tète des constructeurs de grand style, point de fierté pour toute la province. Notre région a retrouvé ses ambitions d’autrefois avec un degré de perfection inégalée.»

Le 28 juillet 1949, la famille Cadorette recevait une lettre signée de Jean Raspail de l’Équipe Marquette du scoutisme français leur annonçant qu’il faisait l’objet d’un article avec photo parus dans l’un des plus importants journaux de Paris.

Hommage à Moïse Cadorette sauvé des eaux

Le héros Moïse Cadorette est né en 1885. À 7 ans, il obtint en cadeau de son grand-père Henry un vieux billot de pin dont le tronc d’arbre fut à peine évidé à la hache pour s’en faire un vague canot que l’enfant avironnait à genoux jusqu’au jour où les vagues l’engloutirent pour le couler à pic au fond de la rivière.

Le jeune Moïse fut alors sauvé des eaux. Il épouse en 1909 Rosa Vaillant pour venir s’établir à St-Jean-des-Piles. En 1920, il y construira une modeste manufacture de menuiserie et de charpenterie, deux maisons désaffectées qu’il fit transporter. Il possédait pour tout outil, le rabot, la plane, ses dix doigts et sa très fertile imagination créative. C’est ainsi que naîtra l’univers de ce génial constructeur aux rêves gigantesques.

En 1935, tous les participants de la Course Internationale de Canot qui vit le jour en 1934 se procurèrent des canots fabriqués par Canots Cadorette Canoes Inc. En 1989, un journal Le Moïsien fut édité. Les travailleurs féminins de l’usine furent surnommés les Cadorines. Sa production et ses inventions furent titanesques. La renommée de ses produits nautiques et aquatiques fut planétaire. Son fils Paul et son petits-fils Serge assumèrent la relève du nonagénaire Moïse encore actif à cet âge.

Vœu du 75e

Lors de la 75e qu’un MATTEAU loin (mât au loin) portant son drapeau annonce le joyeux rassemblement des gens réunis au bord de l’eau comme ceux au plus profond DESCHAMPS et permette de voir les athlètes en action sur la rivière comme une colonie de HUARD multicolores stimulant les spectateurs et les fans à se donner des CORBIN (corps ben) en santé. A tous les canotiers et les organisateurs de la CICM, il faut d’éloges et de louanges tirer à BOULET rouges.