Montfort: l’enseignement individualisé a été un échec

J’ai appris avec beaucoup de déception la fermeture de l’Institution secondaire Montfort à Shawinigan-Sud. En tant qu’ancien étudiant de cette école (88-93), je dois avouer qu’il s’agit pour moi d’une nouvelle dévastatrice.

Je dois toutefois lever mon chapeau au directeur général actuel, Alain Huard, qui a mené à bout de bras le projet éducatif de Montfort depuis quelques années… En fait, déjà à l’époque où je fréquentais Montfort, M. Huard démontrait beaucoup de qualités de leader, à titre de responsable de la vie étudiante.

Cette décision étant irréversible, il est trop tard pour trouver des coupables. La démographie étant ce qu’elle est en Mauricie, il serait probablement facile de s’en servir pour expliquer ce qui se produit à Montfort. Sauf que quelques kilomètres plus loin, le Séminaire Ste-Marie ne semble pas éprouver les mêmes problèmes que Montfort malgré son statut identique d’école privée. À la fin des années 90, le directeur de l’époque et un de mes anciens professeurs, a décidé d’instaurer «l’enseignement individualisé». Mon frère cadet a vécu «l’enseignement individualisé» qui consistait grosso modo à permettre aux étudiants d’apprendre à leur rythme. Finis les cours proprement dits, les profs étaient disponibles pour des questions durant le cours. Comme la plupart des autres élèves réguliers (pas les surdoués), mon frère a vu ses notes chuter dramatiquement…

S’en est suivi un déclin croissant du nombre d’élèves à Montfort en raison des piètres résultats des élèves. Cette «réforme unilatérale» a également engendré le départ de plusieurs professeurs qui faisaient la renommée de Montfort. Une situation inévitable dans le contexte où la direction imposait sa vision peu importe les conséquences et les recommandations des professeurs qui voyaient le bateau couler.

Effet boule de neige: Départ de bons profs = moins de confiance des parents = moins d’élèves à Montfort. Le palmarès annuel des écoles secondaires de L’Actualité est là pour en témoigner: Montfort s’est retrouvée bonne dernière en Mauricie. À la suite du départ du directeur responsable de «l’enseignement individualisé», les nouveaux dirigeants ont dû composer avec les dégâts engendrés. Le mal était fait. La réputation de Montfort était maintenant répandue comme une trainée de poudre.

Cela dit, peut-être que c’était le destin de Montfort de fermer ses portes un jour en raison de la démographie. Sauf que le directeur de l’époque a condamné à mort une école qui ne méritait pas de mourir! – Luc Bellemare

Ancien élève de Montfort 88-93