Montfort tatoué sur le coeur
Je ne sais pas qui a dit un jour: «Les hommes passent, mais les institutions restent». Cette fois-ci, pour Montfort c’est la fin.
L’annonce officielle de la fermeture de l’Institution secondaire Montfort a frappé dur.
Pincements au cœur, mottons dans la gorge, bouche bée et larmes sur la joue tels furent les premiers signes de ma grande déception. À Montfort, j’y aurais laissé ma peau. Le temps n’avait pas d’importance. Je me sentais bien et chez moi. C’était un milieu de vie exceptionnel.
Fondée en 1962, grâce à la générosité de la communauté des Frères de St-Gabriel, l’Institution Montfort allait rendre un service éducatif de grande qualité à la population du Centre-Mauricie et permettre à plusieurs personnes de la région d’y faire une carrière dans un milieu intéressant.
Le projet éducatif innovateur mis en œuvre en 1971 par le directeur général M. Georges Croteau f.s-g, accompagné de M. Gilles Lindsay f.s-g, de M. André Roberge f.s-g et d’un groupe de laïques marquera le début des plus belles années de Montfort. Shawinetka de son nom, ce projet visait le développement intégral de l’élève. Développement physique, développement intellectuel et développement moral étaient les trois pierres d’assise. La grille horaire était composée de cours académiques, de cours d’éducation physique et de périodes de tutorat.
Des milliers d’étudiants(es) sont venus apprendre à apprendre, à vivre en groupe en respectant l’autre et se préparer une belle carrière dans la discipline et le respect de leurs enseignants. Dans le début des années 80, l’institution accueillait 480 élèves et c’était le maximum qu’on pouvait recevoir.
J’ai quitté Montfort à la fin des années 90 après avoir passé 27 ans à l’enseignement et à la direction de cette école. Ce sont les plus belles années de ma carrière. Le seul tatouage que j’ai c’est celui de Montfort et il est gravé à jamais sur mon cœur. Je n’oublierai pas…
Non, je n’oublierai pas la chance, l’appui et la confiance que m’a donnés la communauté des Frères de St-Gabriel.
Non, je n’oublierai pas l’équipe de tous les membres du personnel enseignant et non enseignant avec qui j’ai travaillé, partagé et vécu de si belles années.
Non, je n’oublierai pas les parents des élèves qui m’ont accordé leur confiance en les envoyant étudier à Montfort.
Non, je n’oublierai pas ma classe de Maths au local 215 où tant d’élèves m’ont aidé à me dépasser pour leur en donner davantage.
Non, je n’oublierai pas les journées sportives, les bals de fin d’année, les sorties culturelles, les camps de fin d’année et surtout pas les soirées de gala
Non, je n’oublierai pas ………
Denis Grondin