OPINION: La dictature du bruit au Lac-à-la-Tortue

Durant plusieurs années, j’ai subi sans l’avoir souhaité, des nuisances sonores excessives dans mon environnement. Pour cette raison, j’ai de l’empathie et de la compassion envers les gens du Lac-à-la-Tortue qui, depuis près de deux décennies, sont soumis aux mouvements répétitifs des vols touristiques.

En 2007, je me souviens d’avoir lu un éditorial de Madame Ginette Gagnon qui concluait son analyse en ces termes : « Il n’y a pas 36 solutions : Cette activité doit se trouver sur un autre lac. Point final!». Aujourd’hui, à défaut d’avoir suivi ce conseil, les opérateurs sont poursuivis pour plusieurs millions de dollars.

En vertu du principe pollueur-payeur, est-il normal qu’après avoir détérioré la qualité de vie des résidents durant près de deux décennies, que si les opérateurs doivent payer, qu’ils paient ?

Mais, au-delà de l’argent réclamé dans le Recours collectif, pour les inconvénients subis par les citoyens, j’ai la conviction que toutes ces personnes ne souhaitent qu’une chose : vivre en paix et retrouver la jouissance paisible de leur propriété dont ils ont été si longtemps privés.

Pour en apprendre davantage sur le Recours collectif, j’ai visité le site internet www.coalitioncontrelebruit.org et, j’ai été étonné d’apprendre en lisant le jugement rendu en faveur de la Coalition que durant toutes ces années, la Ville de Shawinigan n’a pas fait respecter, pour cette activité, sa Réglementation sur les nuisances portant sur le bruit. N’est-ce pas là une façon de cautionner les nuisances sonores excessives?

Un autre élément du jugement soulève mon questionnement : comment expliquer le fait que les opérateurs aient pu exercer leurs opérations pour une aussi longue période, sur un bien, le lac, propriété de la collectivité et sans jamais verser aucune redevance à la Ville. Est-il raisonnable que ce lac qui fait partie du patrimoine de la Ville et qui appartient à tous les citoyens, soit utilisé à des fins commerciales par une activité considérée comme étant une nuisance par la Santé publique.

La lecture des articles sur le site de la Coalition m’a révélé que vu sous l’angle humain, les vols touristiques ont provoqué le malheur de bien des familles, forcés de vendre leur résidence rêvée souvent à perte. La véracité de cette information m’a également été confirmée en communiquent au numéro 819-537-1313 Info-Coalition.

Face à cette injustice faite à des citoyens et à l’indifférence de leurs élus, quelle devrait être notre attitude à nous, citoyens, qui ne sont pas directement affectés par les vols touristiques ? Sortir de notre zone de confort et d’indifférence. S’indigner et faire preuve de solidarité en regard de la démarche légitime de ces personnes qui revendiquent par le Recours collectif le droit de vivre comme tous les autres citoyens de la Ville et des environs. Est-ce trop demander?

Normand Lafleur