Pas d’âge pour danser la claquette

Qui a dit que la danse n’était réservée qu’aux jeunes ? Certainement pas Lise Lachance, professeure de claquettes âgée de 70 ans. La dynamique septuagénaire enseigne depuis 1997 cette discipline au Centre des aînés de Shawinigan. Un groupe de danseuses de cinq dames la suit religieusement depuis près de 15 ans. Au programme : cours hebdomadaires, spectacles, mais surtout beaucoup de plaisir et de complicité.

De «jeunes» danseuses

À voir se déhancher les danseuses en habit de cabaret, on peine à imaginer que la cadette des élèves a 57 ans. Malgré leur chevelure grisonnante, Céline Trottier, Claudette Chrétien, Lise Matteau, Gisèle Gélinas Lebel et Élise Rousseau trouvent à la fois plaisir et dépassement dans la claquette, qu’elles pratiquent à raison de deux fois semaine au sous-sol du 4393, avenue Bonaventure.

Passionnée de danse, c’est Lise Lachance qui initie le groupe à ce type de danse et qui prend les rennes de la troupe «Tape dans le Mil». «J’ai toujours aimé la danse en ligne, mais je me suis mise à la claquette à ma retraite. Lorsque je suis devenue bonne, j’ai ensuite donné des cours en vue de livrer des représentations devant public», indique Mme Lachance qui offre depuis quelques années des prestations de claquette dans les résidences pour personnes âgées de la région ou lors d’activités sociales.

Propager le bonheur

«Si vous voyiez la lueur dans les yeux des spectateurs lors de notre passage», s’exclame la professeure. Ses élèves et elle ont un plaisir fou lors des numéros, mais ce n’est rien comparé à la réaction du public plus âgé. «Les spectateurs sont heureux d’assister à pareil spectacle, c’est un divertissement unique en son genre. La danse est un bonheur qui se partage avec les autres et c’est très gratifiant pour chacune des danseuses qui se sont produites devant 2 500 personnes durant les cinq dernières années», raconte l’enseignante.

«On peut passer près d’un an à travailler sur une chanson de deux minutes vous savez», explique Mme Lachance. Cependant, elle souligne que ses élèves sont «des persévérantes». Certes la concentration et l’apprentissage des divers mouvements de pieds sont complexes au départ, mais la satisfaction de l’enchaînement réussi et les représentations devant public seraient de beaux privilèges pour les participantes.

Gisèle Gélinas Lebel, une élève, croit que les aînés sont souvent timides ou craintifs de bouger pendant les prestations. «Pourtant, ça se voit qu’ils ont envie d’embarquer et de taper du pied avec nous.» Sa compagne Élise Rousseau est du même avis. «C’est un divertissement qui sort de l’ordinaire et qui plait à un grand nombre de personnes», déclare la professeure qui souhaiterait faire son entrée dans les écoles secondaires. «Je verrais bien la troupe se présenter lors de gala de fin d’année, histoire de montrer aux jeunes ce qu’on est capable de réaliser!».

Une discipline qui garde en santé

Comme elle le mentionne sur son site Internet, Mme Lachance considère que la claquette est une activité physique et l’un des meilleurs moyens d’améliorer la mobilité et l’autonomie des personnes âgées. Également, la danse est une activité sociale qui remonte le moral et apporte une sensation de bien-être. «Nous avons traversé bien des choses en 15 ans et nous sommes complices. Contrairement à d’autres types de danse en ligne, nous ne sommes pas en compétition, nous comptons plutôt les unes sur les autres pour nous entraider sur la scène comme dans la vie».

Chose certaine, Lise Lachance compte bien garder le rythme et danser la claquette avec ses élèves aussi longtemps qu’elle le pourra. Comme elle le dit avec affection en regardant ses élèves des premiers instants, «j’ai ici avec moi la crème de la crème !»

Pour visiter le site Internet de la Troupe : www.tapedanslemil.com