Plus de 2000 personnes ont assisté aux funérailles de René Angélil, à Montréal
ADIEUX. Plus de 2000 personnes rassemblées dans la basilique Notre-Dame, à Montréal, ont rendu vendredi un dernier hommage à l’imprésario et mari de Céline Dion, René Angélil, un «géant» qui a su faire «rayonner la culture québécoise» partout dans le monde, selon ses proches et les dignitaires qui ont assisté à la cérémonie.
Deux des fils de René Angélil se sont souvenus dans leur témoignage de sa générosité et de l’amour qu’il leur portait. Patrick Angélil, né d’un précédent mariage, a rappelé que son père appréciait les plaisirs de la table, mais que «pour lui, c’était surtout partager qui était important». Il a conclu en disant: «tout est correct» avec le ton de voix si typique de René Angélil.
René-Charles a pour sa part livré un discours en anglais et en français, affirmant que son père et lui communiquaient avec leurs passions mutuelles pour le «golf, le hockey et le smoked meat». Il a ajouté que lui et sa mère lui avaient appris que la famille était «la chose qui compte le plus dans la vie».
La chanson «All The Way», de Frank Sinatra, a clos leurs allocutions.
Céline Dion, accompagnée de ses trois fils — René-Charles, Eddy et Nelson — ainsi que de sa mère est arrivée en dernier à la basilique sous les airs d’un enregistrement de la chanson «Trois heures vingt», l’un des succès de la chanteuse.
Vêtue d’une robe et d’un voile noirs, Céline Dion semblait très émue tout au long de la cérémonie.
La cérémonie bilingue, qui a commencé un peu après 15 h et qui s’est terminée vers 17 h, a été célébrée par l’archevêque de Montréal, Mgr Christian Lépine. Il s’agissait de funérailles nationales, tel que décrété par le gouvernement du Québec.
Avant même le début de l’événement, des centaines d’admirateurs étaient rassemblés sur la rue Saint-Jacques depuis très tôt en matinée. Environ 600 places étaient réservées au public dans la basilique de 2700 places.
René Angélil a lui-même choisi les chansons qui ont été jouées à ses funérailles. On a également entendu un enregistrement de «L’amour existe encore» vers la fin de la cérémonie.
Un tonnerre d’applaudissements a envahi la basilique lorsque l’enregistrement de «Pour que tu m’aimes encore» a commencé, au moment où le cercueil était porté vers la sortie.
Plusieurs personnalités des mondes politique, culturel et sportif ont assisté à l’événement.
Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, a interrompu sa visite économique en Europe pour assister aux funérailles. Il retournera dès demain à Milan, en Italie, pour poursuivre sa mission. Le premier ministre canadien Justin Trudeau, qui se trouve à Davos, en Suisse, était représenté par son épouse, Sophie Grégoire.
Jacques Dion, l’un des frères de la chanteuse, a confié aux médias à son arrivée sur les lieux que René Angélil avait «tout préparé» en vue de ses funérailles. «Jusqu’à la fin, il a joué son rôle de producteur-gérant», a-t-il remarqué.
Sa sœur Claudette a témoigné qu’elle avait eu «beaucoup de peine» dans les derniers jours, surtout pour les enfants du couple, qui sont encore jeunes.
Les hommages envers le défunt étaient nombreux à l’entrée de la basilique, vendredi après-midi.
Le premier ministre Couillard a souligné l’apport de René Angélil dans le «rayonnement de (la) culture» québécoise dans le monde. «Il a osé dire: "On peut être les meilleurs au monde". (…) Et il l’a fait», a-t-il déclaré. Le premier ministre Couillard est d’ailleurs allé serrer la main de Céline Dion à la fin des funérailles.
Bernard Landry a jugé que des funérailles nationales étaient justifiées pour René Angélil, qui a su donner une «réputation internationale» au Québec dans le domaine de la culture. «Céline, dans sa catégorie, c’est la plus importante du temps», a-t-il remarqué.¸
L’ancien premier ministre canadien Brian Mulroney a qualifié René Angélil «de vrai gentleman». «C’était un géant, René. Ensemble, ils ont créé le plus grand "success story" du Canada», a-t-il ajouté.
L’ex-premier ministre Jean Charest s’est souvenu avec un sourire dans la voix lorsqu’il avait appelé M. Angélil, dans le cadre des préparations des célébrations du 400e anniversaire de la ville de Québec.
«Quand j’avais retourné l’appel, il était pas sûr que c’était moi, parce que les gens pouvaient jouer des tours. Alors il m’avait dit quelque chose que je n’oublierai jamais. Il m’a dit, parce qu’on avait mangé ensemble à Paris: "Qu’est-ce que Céline avait mangé?"», a rigolé M. Charest.
On a pu voir défiler également la comédienne Janine Sutto, l’ex-premier ministre Bernard Landry, l’ex-entraîneur de hockey Michel Bergeron, l’actuel entraîneur du Canadien de Montréal, Michel Therrien, le chanteur Claude Dubois, l’animatrice Julie Snyder et l’animateur Michel Jasmin — qui avait donné la première chance à la toute jeune Céline Dion à son émission télévisée en 1981.
Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, et la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, étaient aussi présents. Le chef du Parti québécois (PQ), Pierre Karl Péladeau, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, la coporte-parole de Québec solidaire, Françoise David, le maire de Montréal, Denis Coderre, et le maire de Québec, Régis Labeaume, y assistaient également.
Jeudi, René Angélil était exposé en chapelle ardente, dans la nef de la basilique. Les gens ont fait la file dans un froid glacial, certains pendant des heures, pour venir offrir leurs condoléances à sa famille.
L’homme, une personnalité bien connue du monde du spectacle, est décédé le 14 janvier dernier, à l’âge de 73 ans, à sa résidence de Las Vegas. Il souffrait d’un cancer de la gorge depuis un certain temps.