Quatre ans de prison pour Michaud, Gélinas et Dufresne

JUSTICE. Léo Michaud, 84 ans, Réjean Gélinas, 66 ans, et Jacques Dufresne, 69 ans, ont tous les trois reçu mercredi matin au palais de justice de Shawinigan leur sentence concernant des attentats à la pudeur sur des mineurs qui se sont produits il y a 40 ans. Michaud a reçu une peine de 52 mois de prison, tandis que Gélinas et Dufresne devront passer les quatre prochaines années derrière les barreaux.

Pour le juge Guy Lambert, le facteur de dénonciation et de dissuasion devrait primer pour ces trois individus.

Pour Léo Michaud, la poursuite demandait une peine de 7 ans contre 3 ans pour la défense, pour Réjean Gélinas, la poursuite demandait 6 ans d’emprisonnement contre deux ans moins un jour pour la défense, et pour Jacques Dufresne, la poursuite a suggéré une sentence de 6 ans contre 3 ans pour la défense.

Lors du prononcé des sentences par le juge, les trois hommes étaient stoïques dans la boîte des accusés.

Concernant Léo Michaud et Réjean Gélinas, les deux frères étaient les mêmes victimes que Dufresne. Les actes ont été commis de 1969 à 1974 sur le plus jeune des frères, et en 1970 et 1971 sur le plus vieux.

Parmi les victimes de Jacques Dufresne, on note deux frères ainsi qu’une jeune fille. Les événements sur le plus vieux des frères se sont produits en 1971 et 1972, sur le plus jeune des frères de 1971 à 1974, et sur la fille de 1975 à 1982.

C’est en 2012 qu’une des victimes a porté plainte et que le processus judiciaire a été entamé.

Parmi les sévices sexuels, il est question de masturbation, fellations, pénétrations anales, et la fréquence était importante.

Les victimes se confient

À la suite des sentences rendues par le juge Lambert, les deux frères victimes des attentats à la pudeur se sont confiés à TC Media et au quotidien régional. En raison d’une ordonnance de non-publication concernant les victimes qui étaient mineures à l’époque, nous ne pouvons les identifier. Nous les nommerons donc René et Luc.

«Ça fait quatre ans que j’ai porté plainte, et le cheminement de ça a été rough, raconte René. Ça fait deux ans que je suis suivi par un psychologue pour traiter mon agressivité, mais j’ai de la difficulté à m’ouvrir. Au niveau des peines rendues, ce n’était pas important pour moi. Dans les années passées, selon eux, c’était nous qui les salissais. Mon contentement, c’est qu’ils ont reconnu les faits. C’est sûr que je suis content qu’ils aillent en dedans, ils vont peut-être réfléchir à tout le tort qu’ils nous ont causé. Mais ma colère et mon désir de vengeance vont toujours être là. J’ai eu des idées suicidaires, mais là, il n’y en a plus. Ils ne méritent pas ça! Maintenant je peux commencer à vivre. C’est une renaissance. On ferme un livre, et on commence à en écrire un autre et la page est blanche.»

Quel message lancent les deux hommes à des personnes qui ont pu vivre ou vivront un tel drame. «Il faut parler! Un conseil aux parents: essayez de remarquer le changement brusque d’attitude de vos enfants. Souvent ça va cacher bien des choses. Un oncle ou une tante qui donnent beaucoup de cadeaux et qui viennent plus souvent faire leur tour, il faut remarquer ça», exprime Luc.

«Après tout ça, le processus a été positif. Je pensais que ça allait être plus rough que ça», ajoute Luc.

Selon les deux hommes, il pourrait y avoir d’autres victimes.