Roger Bellemare sans le sou

Lorsqu’on parlera de Roger Bellemare, il ne faudra plus utiliser le titre de maître. Ses déboires devant la justice devraient bientôt l’obliger à abandonner la profession de criminaliste.

Pour la première fois depuis deux ans, Roger Bellemare s’est livré aux journalistes. Quelques minutes après que le tribunal ait fixé au 11 août le moment où sera connu la date de son procès dans une histoire de trafic de cocaïne, Roger Bellemare y est allé de confidences pour le moins surprenantes.

D’entrée de jeu, il nous a déclaré avoir fait faillite. «Je vous l’annonce. Vous n’êtes pas venus pour rien. Je suis officiellement en faillite.» On parle d’une faillite évaluée à 300,000$. «Je me dirige vers l’immobilier. J’en ai déjà fait d’ailleurs. C’est évidemment un peu plus difficile parce que je suis en faillite mais je suis tenace.»

Roger Bellemare semble avoir fait une croix sur la possibilité de reporter la toge. «J’ai d’autres problèmes avec le Comité de discipline du Barreau en raison de mon aveu de culpabilité sur un bris d’engagement. Il y a eu des auditions et j’attends la réponse d’ici quelques semaines. Je m’attends à être radié pour quelques années. Il faut que je fasse autre chose. Il y en a qui se sont enlevés la vie pour moins que ça!»

Rappelons que Roger Bellemare a été arrêté en mai 2006 lors d’une opération visant le démantèlement d’une organisation qui trafiquait de la cocaïne. Cette organisation avait été infiltrée. Deux co-accusés de Roger Bellemare, Serge Pollard et Serge Bouffard s’adresseront à la Cour Supérieure le 19 juin pour tenter de faire casser certaines des accusations portées contre eux.

Ils reviendront devant le Tribunal le 11 août, peut importe le résultat de leur requête, en compagnie de Roger Bellemare, pour connaître la date du procès.

L’avocat de M. Bellemare, Me Jacques Larochelle, tentera d’obtenir que le procès ait lieu ailleurs qu’à Trois-Rivières en raison du battage médiatique rendant impossible selon lui de constituer un jury impartial. On s’attend à ce que le procès ait lieu à la fin de 2008 ou au début de 2009.