Shawinigan: vers un nouveau Détroit?

Selon Statistiques Canada, la population de Shawinigan en 2011 était de 50 060 personnes, soit une diminution de 3,6% par rapport à 2006 (51 904 personnes). Selon l’Institut de la statistique du Québec, les projections sont les suivantes: a) 2013: 50 073; b) 2016: 47 507; c) 2021: 45 981; d) 2026: 44 500.

En 2026, par rapport à 2006, il y aura donc une diminution de la population de 14,3%.

La dette actuelle continue d’augmenter au gré de la mégalomanie narcissique de nos dirigeants. Actuellement: a) 2007: 57,2 M$; b) 2011: 119,2 M$; c) 2012: 149,2 M$.

Elle a donc augmenté de 261% depuis 2007. À ce rythme, elle sera de 2 530 M$ en 2026, entraînant un coût de 56 854$ par personne pour une population de 44 500. Le coût de la dette de la ville est actuellement de 2985$ par personne; si la dette ne dépasse pas 200 M$, la dette par personne sera de 4494$ en 2016. Jefferson County a recherché sa protection avec une dette par personne de 6075$ et Détroit vient de faire une faillite retentissante avec une dette de 26 373$ par personne!

Faillites de villes américaines

Depuis 2010, plusieurs villes et comtés américains se sont mis sous la protection de l’équivalent de la loi de la faillite: San Bernardino et Fresno en Californie, Jefferson County en Alabama, Harrisburgh en Pennsylvanie, etc. Les raisons évoquées: augmentation des coûts au niveau des villes, les fonds de pension, mauvaise gestion financière, population en diminution, érosion de la base fiscale et programmes sociaux généreux en période d’abondance qui n’ont pas connu de correction.

À Shawinigan, des gens connaissent des réductions de taxes et/ou peu d’augmentation pour des services qui coûtent de plus en plus chers. D’autres subissent des hausses faramineuses et n’ont même pas droit à ces dits services: à quand l’attitude de consommateurs payeurs? La ville n’est pas un organisme social. Des projets de pension sont mis en danger ou reportés. On déshabille l’un pour habiller l’autre. Les citoyens doivent reprendre en mains leurs finances; on doit se poser la question si une dépense est nécessaire avant de la faire; et même si une subvention en paie la moitié, avons-nous les moyens de l’autre moitié?

Toutes les raisons mentionnées pour les États-Unis se retrouvent à Shawinigan et ici on attend… La pente est déjà amorcée. Nos élus doivent se réveiller. Gérer ne consiste pas en une recherche de nouvelles taxes; il faut s’attaquer aux vrais problèmes et sans tarder. La fonction publique doit devenir efficace et productive. Tel que le rappelait le maire Labeaume en début de son mandat, la fonction publique existe parce qu’il y a une population et elle ne doit pas se comporter en jeux de pouvoir: les attitudes arrogantes et suffisantes qui en découlent sont des manifestations infantiles. La fonction publique doit aider les citoyens et les supporter pour qu’ils demeurent dans la ville. Ainsi nos élus n’auront pas à se casser la tête pour qu’ils reviennent puisqu’ils ne quitteront pas, ce dont se plaint avec raison notre maire actuel.

Rappelons à nos élus qu’ils doivent gérer pour tous les citoyens et non de façon discriminatoire pour des petits groupes. Les taxes sont utiles, mais les augmentations ne sont pas obligatoires; seule l’est la bonne gestion des fonds publics.

J. Mailhot, Grand-Mère