Tuer une mouche avec un marteau

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Le 12 avril 2017, suite à la fonte des neiges, j’ai constaté que lors du déneigement effectué par la Ville, la souffleuse avait endommagé très sévèrement ma haie (environ 20 arbustes). J’ai communiqué par téléphone au service des Travaux publics le 24 avril 2017 et on m’a envoyé un formulaire de réclamation quelques jours plus tard. J’ai retourné le formulaire dûment rempli le 2 mai 2017, décrivant ce qui s’était produit et demandant d’être dédommagée pour un montant de 235 $.

Quelle ne fut pas ma surprise de recevoir le 12 mai suivant une lettre du cabinet d’avocats Pagé & Associés, qui représente la Ville de Shawinigan, m’informant que ma réclamation est à l’étude « afin d’établir si la responsabilité de la Ville est en cause ». On fait alors mention des dispositions de la Loi sur les cités et villes et du Code civil du Québec concernant les poursuites judiciaires contre la Ville. À cet égard, on m’invite à consulter un avocat si je désirais obtenir plus de renseignements. On mentionne à la fin que si je désire intenter une poursuite judiciaire, celle-ci doit être déposée à la Cour dans les six mois qui suivent l’événement. La réglementation de la Ville annexée à la lettre fait mention d’un délai de quinze jours pour adresser une demande de réclamation à la Ville.

Le 2 juin suivant, je reçois une deuxième lettre du même cabinet d’avocats, celle-ci étant signée par Me Richard-Alexandre Grenier, m’avisant que, suite aux résultats de leur enquête (à laquelle je n’ai jamais été convoquée), la responsabilité de la Ville n’est pas engagée et que celle-ci ne peut y donner suite. De plus, on mentionne que le délai de 15 jours n’avait pas été respecté. J’avais pourtant adressé ma demande par téléphone le 24 avril, soit 12 jours après le constat des dommages du 12 avril 2017.

Tout cela pour dire que la Ville ne doit certainement pas être en manque d’argent pour faire appel, à deux reprises, à un cabinet d’avocats pour ma réclamation peu élevée de 235 $. Je ne crois pas me tromper en estimant que les honoraires payés à ce cabinet ont sûrement dépassé le montant que je demandais. C’est ce qu’on appelle tuer une mouche avec un marteau. J’ai clairement ressenti que le citoyen n’était pas traité en partenaire mais en adversaire. J’aurais souhaité tout simplement que la Ville s’adresse directement à moi, en tant que citoyenne, afin de trouver un terrain d’entente, étant donné les dommages subis en raison des opérations de déneigement par la Ville.

Dans toute cette saga, il est clair que ne je n’allais pas faire appel à un avocat. Cet incident peut paraître anodin, mais il témoigne, à mon sens, du mépris dont la Ville fait preuve envers une demande légitime d’un citoyen. Une telle attitude guidera certainement mon choix aux prochaines élections municipales.

Hélène Bellemare

Secteur Grand-Mère