Un chapelier à Shawinigan

Dans une petite boutique de la rue Mercier à Shawinigan, un jeune homme au fort accent anglais s’active, avec minutie, à créer des chapeaux. Il s’agit de Colin Campbell qui a ouvert il y a quelques mois la première boutique de chapelier en Mauricie.

Âgé de 35 ans, Colin Campbell confectionne des chapeaux depuis près de 17 ans. Sa mère, anciennement mannequin, portait selon lui les plus beaux chapeaux et c’est avec cette image qu’il grandit. Contrairement à plusieurs artistes qui reviennent dans leur ville natale une fois leurs études terminées, Colin Campbell n’est pas un Shawiniganais. Son histoire est quelque peu différente.

Après avoir travaillé avec Antonio Banderas sur le plateau du film Treizième Guerrier à titre de chapelier, des portes se sont ouvertes. Le chapelier qui a longtemps résidé à Vancouver a par la suite coiffé Boy George, travaillé sur trois films de Disney, plusieurs longs et courts métrages toujours à titre de chapelier ou concepteur de costumes. Il y a quelques années, il quitte l’Ouest canadien pour se diriger vers Montréal afin de se rapprocher du Cirque du Soleil: son rêve! «J’avais mon loft, ma vie à Montréal. Mais l’amour de ma vie est ici à Shawinigan», explique l’artiste.

C’est pour rejoindre sa douce moitié qu’il s’établit à Shawinigan. Au départ, il ne voulait pas nécessairement ouvrir sa propre boutique, il comptait plutôt distribuer ses produits dans les magasins. «Pendant le Festival de théâtre de rue, j’ai senti le pouls de la communauté. Avant, je ne pensais pas ouvrir une boutique dans une petite ville. Quand j’ai vu le Festival de théâtre de rue, j’ai réalisé que je n’avais pas la bonne perception des gens qui vivent ici et qu’ils seraient ouverts», ajoute-t-il.

Il ouvre finalement sa boutique au début du mois d’octobre. C’est au deuxième étage, dans son atelier, qu’il réalise ses confections. Deux lignes de chapeaux comblent les murs de sa boutique: Milo Shade, une collection destinée au 14-25 ans et Colin Campbell, destinée davantage au 30 ans et plus.

La confection d’un chapeau est un long processus. Il lance à la blague:« Je ne suis pas en Chine avec 50 mains!» Comme tout est confectionné par lui, un chapeau peut donc lui prendre une douzaine d’heures de minutieux travail. «Je suis quand même déçu quand mes chapeaux se vendent. Ce sont mes petits bébés, j’y mets beaucoup d’amour!»

Ancré de plus en plus dans Shawinigan, il affirme même qu’il aimerait travailler sur le spectacle qui va remplacer Kosmogonia à la Cité de l’énergie et y faire les costumes.