Un vent de féminité au Tournoi international de hockey pee-wee de Québec

Comme beaucoup de filles de leur âge, elles se coiffent avant et après avoir fait du sport, elles s’assurent d’être à leur meilleur sur une photo, elles portent du rose… Mais deux choses distinguent les 17 filles des Rafales de la Mauricie de toutes les autres: elles jouent au hockey et elles prendront part au Tournoi international de hockey pee-wee de Québec en février: une première en 51 ans!

«C’est le tournoi le plus prestigieux et probablement le plus gros tournoi pee-wee en Amérique du Nord. Beaucoup de joueurs de hockey professionnel ont déjà joué dans ce tournoi-là. Pour nous, c’est déjà tout un honneur, mais en plus, les Rafales seront le premier club 100% féminin canadien à y participer», fait remarquer l’entraîneur des Rafales de la Mauricie, Sylvain Hébert. Il précise toutefois qu’il est déjà arrivé que qu’une équipe soit composée de «pick up», c’est-à-dire des joueuses d’un peu partout dont les meilleures ont été regroupées pour faire partie d’une équipe. Mais pour une formation intégrale, c’est une première.

Près de 2300 hockeyeurs âgés de 11 et 12 ans et provenant de 16 pays sont attendus à Québec, du 11 au 21 février, pour participer à cette compétition. Normalement classées AA, elles évolueront dans la classe Internationale B pour l’occasion, soit «une petite coche au-dessus du calibre des filles», d’après l’entraîneur. «C’est sûr que je vais être stressée: les gars sont un peu plus forts que nous d’habitude. Mais en même temps, c’est comme un rêve. Mon frère a déjà joué pee-wee là-bas. Je trouve ça le fun et je me dis que c’est à mon tour maintenant», confie la joueuse Sabrina Tousignant.

En guise de préparation, l’équipe a pu, jusqu’à présent, affronter deux formations masculines un peu plus tôt durant la saison. Ces rencontres se sont soldées en une victoire de 9-4 contre le pee-wee masculin CC et par une défaite de 2-1 face à l’équipe BB. D’autres affrontements du genre devraient avoir lieu au cours du mois de janvier. «Comme ça, on essaie de monter notre niveau de jeu. C’est sûr que le jeu est plus solide avec les gars et les filles doivent s’habituer à ça», explique M. Hébert. Toutefois, celui-ci ignore encore à quoi s’attendre pour le Tournoi international de hockey pee-wee. «C’est difficile de comparer notre jeu avec les équipes qu’on va affronter là-bas. Ce sont peut-être les mêmes lettres de classement, mais ce n’est pas nécessairement le même niveau pour tout le monde», précise-t-il, sans se fixer d’objectif particulier pour le tournoi. L’équipe espère avoir la chance de jouer au moins un match préparatoire une fois sur place.

«Ah my God!»

«Ah my God! C’est fou quand même. Je me dis que ça va quand même ressembler à la Coupe Dodge. En tout cas, je vais donner tout mon possible. J’ai vraiment hâte!» s’exclame Marie-Anne Milot, capitaine de son équipe. Si les jeunes joueuses se montrent particulièrement heureuses de cette participation au tournoi, leurs parents le sont d’autant plus. «Les filles ne le réalisent pas autant que leurs parents. Plusieurs d’entre eux ont rêvé de prendre par au Tournoi international de hockey pee-wee, mais n’en ont jamais eu la chance. Juste le fait d’être sur la glace, elles vont trouver ça extraordinaire. Mais je pense que ce n’est que sur place qu’elles vont prendre conscience de toute l’ampleur de l’événement», souligne M. Hébert. Il faut dire qu’au moins un des deux matchs que les Rafales sont assurées de jouer se déroulera au Colisée de Québec devant plusieurs milliers de personnes.

La possibilité d’évoluer en hockey féminin

Cette participation presque inespérée des Rafales de la Mauricie à ce tournoi d’envergure internationale vient confirmer, aux yeux de Sylvain Hébert, la place du hockey féminin au Québec et surtout, qu’il est possible d’y progresser. «Souvent, les parents se disent que leur fille va plus se développer si elle joue avec des gars, mais on a une équipe qui prouve que les filles peuvent bien progresser. Elles ont confiance en elles et ont toujours le premier rôle», affirme-t-il. Avec une fiche convaincante de 14 victoires et d’un match nul, l’équipe trône au sommet du classement pee-wee féminin AA de la Ligue interrégionale féminine. Même si la Mauricie compte le plus petit bassin de joueuses de la ligue, l’équipe arrive à demeurer compétitive et réussit à avoir le dessus sur des équipes des grands centres comme Montréal, où le bassin de joueuses est pratiquement le double de celui de la région. «Les filles sont déterminées et je suis persuadé qu’elles vont continuer à se donner à 100%», conclut l’entraîneur.