Une leçon de vie à l’hôpital

La semaine dernière, j’ai du me faire opérer pour une hernie, fait anodin pour certains… Durant plusieurs mois, la peur me hantait. Peur de ne pas me réveiller après l’anesthésie ! Porte-bonheur à la main, j’allais affronter cette journée…

Dès mon arrivée à l’hôpital, Yves, un gentil infirmier me reçu. Mon conjoint l’informa que j’avais des veines fuyantes et difficiles. Le défi était dans l’air et Yves invita même mon chum à m’accompagner ! Déjà, la journée était belle car je ne serais pas seule ! Mario resta avec moi une heure grâce à ce gentil Yves qui, réussi haut la main, son défi ! Cet infirmier était très professionnel, doux et humain. Ma dent de requin blottie au fond de la main, je méditais doucement…

On me transféra ensuite vers le bloc opératoire, toujours, avec un beau sourire et des mots gentils. Mon chirurgien, le docteur Jonathan Cyr est venu me rencontrer pour tout m’expliquer, calmement. C’était rassurant de le voir et de lui parler. Puis, dans le couloir, une charmante infirmière se présenta à moi avec douceur. Ensuite, dans la salle d’opération on me chouchouta en couvrant d’une 2e couverture chaude mon corps grelottant. On me souriait, me parlait, l’ambiance était paisible. Un préposé me connaissait et discutait avec moi. On aurait dit que chacun ressentait la peur qui m’habitait et voulait me détendre… L’intervention dura un gros trois heures, au lieu du deux heures prévues par docteur Cyr. Ses mains agiles soulageaient un mal que je m’étais moi-même créé…

Je me suis réveillée plus tard, complètement abasourdie. Lentement, je suis revenue à moi et j’ai été accueilli par un monsieur adorable qui a pris soin de moi comme si j’étais sa petite sœur. Je me sentais totalement en sécurité, enveloppée d’une énergie de bonté. Les heures ont passées, puis, sa collaboratrice et lui ont décidé de me garder pour la nuit. Je crois que j’avais beaucoup de douleur… Il m’a amené lui-même à ma chambre où, un groupe de personnes merveilleuses, toutes plus souriantes les unes que les autres, m’ont solidairement transférée dans mon nouveau lit. Durant la nuit, on a pris soin de moi comme si j’étais la personne la plus importante de la Terre… En fait, c’est comme ça que je me sentais…

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Au matin, mes esprits étaient plus clairs… Je me rappelais le moment où un costaud infirmier m’a fait valser jusqu’à la toilette pour mon premier pipi sans que je n’ais à forcer du tout pour me lever puis, le moment où ma dent de requin est tombée sur le sol et que la gentille infirmière l’a récupérée en me demandant ce que c’était en plus des nombreuses fois où j’ai demandé de l’eau et que chaque fois, on m’a servi avec le sourire et aussi, les moments de douleur où on m’a donné des médicaments sans oublié le bol qu’on a mis près de moi car le mal de cœur me prenait… Toujours, avec beaucoup de gentillesse…

Je commençais à prendre connaissance de mes partenaires de chambre… Une jeune dame qui avait été opéré d’urgence et ce, avec grand succès pour des pierres alors qu’elle était enceinte ainsi qu’un monsieur avec une pompe… Ce dernier parlait justement au téléphone et disait à sa conjointe qu’à partir de maintenant, ils allaient vivre leur vie différemment. Chaque moment de bonheur allait être dégusté. En fait, sa situation semblait critique, sans que je ne sache exactement ce qu’il vivait… Et là, dans mon cœur, un élan d’Amour… Je sentais que je devais lui donner mon Porte-Bonheur, toujours caché au fond de ma main… Je ressentais que cette dent n’était plus mienne… Mais ma tête, ma fameuse tête, me disait que le monsieur allait me trouver bizarre, qu’il allait mal interpréter ce geste, que je ne le connaissais pas, … Le dilemme a duré quelques minutes entre ma tête et mon coeur… Puis, ma petite voix intérieure l’emporta ! Et quelle victoire !

J’ai donc offert mon Porte-Bonheur au monsieur en lui expliquant ce qu’il représentait pour moi. Je lui ai dit que je ressentais qu’il était maintenant à lui… Il le prit avec gratitude et pleura… Chacun de notre côté du rideau on versa des larmes… Puis, il est venu me remercier avec des paroles. À travers son regard, je reçu une grande leçon… Il venait de m’offrir beaucoup plus que ce que je venais de lui donner… L’Humilité… Merci Monsieur A…

Ce que j’aurais pu vivre en étant simplement une opération fut pour moi, une autre occasion de grandir… Laissez l’enfant en vous diriger vos gestes…

Avec Humilité et Gratitude, un Grand Merci à Monsieur A ainsi qu’à toute l’équipe de l’hôpital de Shawinigan Sud !

Anie Desaulniers, St-Mathieu-du-Parc