Une légende de la Classique s’éteint

Toute la Mauricie a été frappée par la nouvelle mercredi matin : la légende de la Classique internationale de canots, le Latuquois Ovila Dénommé, est décédé à l’âge de 85 ans, laissant derrière lui un riche héritage. Il sera le premier à être intronisé au Temple de la renommée de la Classique lors du 75e événement en 2008. Bon repos M. Dénommé!

Ovila Dénommé a été champion de quatre Classiques de canots de la Mauricie en compagnie d’Henri Goyette en 1952, 1953, 1954 et 1956. Il a pris part à 11 Classiques. Leur plus grand exploit a été de franchir la distance de 75 milles entre La Tuque et Shawinigan en 1953 en 9 heures, 55 minutes et 44 secondes. Il a été le poulain de la célèbre Anne Stillman-McCormick.

Le quai municipal a été nommé le quai Dénommé-Goyette le 23 août 2001 et la plaque honorifique a été dévoilée le 31 août 2002.

Le président et directeur général de la Classique, Réjean Huard, a fait la promesse d’introniser Ovila Dénommé comme premier membre du Temple de la renommée de la Classique qui sera créé lors du 75e anniversaire en 2008. « J’ai été bouleversé lorsque j’ai appris la mort d’Ovila. Il était une légende de la Classique de canots : un géant au coeur d’or, affirme le M. Huard. J’ai été privilégié de connaître cet homme depuis de nombreuses années. J’ai appris à le connaître lorsqu’il était le président d’honneur en 1996. C’est un vrai et il n’y avait pas de demi-mesures avec Ovila. C’était un homme intense, déterminé et avec du caractère. Il avait une coche au-dessus des autres. »

Réjean Huard parle d’Ovila Dénommé avec admiration, il vante son grand coeur, mais aussi celui de sa femme. « Sa femme Colette est extraordinaire. Elle l’a toujours supporté. Ce n’était pas facile lorsqu’Ovila s’entraînait puisqu’elle demeurait seule. Et Ovila, il s’entraînait très dur. Les années ’50 et les années 2000 sont deux époques complètement différentes. J’ai toujours dit que ceux qui ont été champions dans ces années, auraient pu l’être dans les années 2000 et vice-versa. Ovila ne fait pas seulement parti de l’histoire de La Tuque, mais de toute la Vallée du St-Maurice. »

Tom Pellerin est le chauffeur désigné chaque année du président d’honneur. Il a de bons souvenirs d’Ovila Dénommé alors qu’il était président d’honneur de la Classique il y a 10 ans. « C’était un homme avec beaucoup de charisme. Il m’a raconté plusieurs anecdotes en rapport avec Mme McCormick. Par exemple, lorsqu’il passait devant elle et qu’il se sentait en contrôle de la course, il faisait un signe à Mme McCormick pour qu’elle augmente sa gageure. M. Dénommé avait beaucoup de trucs dans son sac. »

M. Pellerin soutient que c’était impressionnant de serrer la main à M. Dénommé. « Il avait toute une pognée de main. À chaque fois que j’allais à La Tuque, je passais voir M. Dénommé et j’étais accueilli dans la bonne humeur. »

Des honneurs de l’ancien maire

C’est L’Écho qui a appris la triste nouvelle du décès de M. Dénommé à l’ex-maire de La Tuque, Gaston Fortin. « Ça me fait beaucoup de peine, soupire spontanément M. Fortin. Ovila était un bon ami à moi. Cet homme a fait honneur à notre ville. Il fallait le faire pour battre l’Américain Peterson. À l’époque, on croyait que ses records ne seraient jamais battus comme Mauricie Richard. Ovila, c’est notre Maurice Richard aux Latuquois. Une de mes plus belles réalisations comme maire aura été de nommer le quai municipal Dénommé-Goyette, et de l’avoir honoré de son vivant. Ce projet du quai et de la plaque a été réalisé conjointement avec Hydro-Québec. »

…et du maire actuel

« Comme tous les Latuquois, j’ai connu le canotier, mais aussi l’homme, évoque le maire de La Tuque Réjean Gaudreault. Le décès de M. Dénommé pour la Classique, c’était comme si une maison perdait un mur. C’est un grand nom qui demeurera dans nos mémoires. »