Une touche féminine chez les Électriks

FOOTBALL. Selon les informations provenant du réseau québécois en football collégial, la botteuse des Électriks de Shawinigan, Ariane Lebel, serait la première femme à inscrire des points dans l’histoire du football collégial du Québec.

Le 8 septembre dernier contre Saint-Hyacinthe, la jeune femme de 17 ans a réussi un simple lors d’un botté pour procurer un point à son équipe. Puis, le 30 septembre dernier contre Victoriaville, son botté de placement est passé entre les poteaux des buts pour un placement, ce qui permet à l’équipe d’inscrire trois points.

Ariane Lebel est originaire de Trois-Rivières, mais elle étudie au Collège Shawinigan puisque son programme, Soins préhospitaliers d’urgence (SPU) n’est pas dispensé au Cégep de Trois-Rivières. D’ailleurs, Ariane était du groupe qui a participé à la grande simulation d’un accident organisée par le Collège le 16 octobre dernier.

Ariane a toujours été une fille sportive, elle a commencé le soccer alors qu’elle avait 6 ans. Elle joue toujours au soccer l’été avec l’équipe des Rebelles de l’Est. «J’ai déjà joué au niveau compétitif, et maintenant au niveau senior, je joue plus pour m’amuser. J’ai aussi découvert l’arbitrage et j’arbitre depuis quelques années. J’ai aussi joué au flag-football pendant mon secondaire, alors quand on parle des jeux au football, je ne suis pas trop dépaysée.»

Comment c’est d’être la seule fille dans un monde de gars? « Ça ne me dérange pas vraiment d’être dans un univers de gars. Dans mon programme SPU, il y a quand même beaucoup de gars. Ils sont super fins avec moi. Ça fait quelques années qu’on voit des filles au football collégial. Mais de ce que j’ai entendu, elles n’embarquaient pas vraiment sur le terrain, et il n’y a pas de fille qui a déjà marqué des points. (…) Pour moi, c’est clair que je vais continuer le football pendant mes études. J’aime ça! »

Ariane a quand même dû adapter sa technique de botté pour passer du soccer au football. « Pour les bottés de placement, la technique est similaire, il faut juste que je botte le ballon plus haut qu’au soccer. Mais c’est surtout pour les bottés de dégagement que c’est différent. Je ne fais pas encore les bottés de dégagement, mais je les pratique beaucoup.

C’est l’entraîneur en chef des Électriks Guy Bergeron qui a vu le potentiel d’Ariane pour devenir la botteuse de l’équipe. «Ariane a fait sa place. Mais elle a vraiment le profil type du botteur: elle est retirée, elle fait ses affaires, quand c’est le temps de sauter sur le terrain pour un botté elle est dans sa bulle. Elle a toutes les qualités, et elle est là pour trois ans avec nous.»

Est-ce que c’est commun de voir une personne passer du soccer pour être un botteur au football? «J’ai toujours scruté dans joueurs de soccer pour qu’il soit des botteurs au football. Ç’a toujours marché. Ce n’est pas rien de dire qu’Ariane est la première fille à marquer des points au collégial. On est fier de ça! En plus, elle est acceptée dans l’équipe. C’est comme la petite sœur des gars. Quand on joue à l’extérieur, les gars sont les premiers à aller voir les appariteurs pour demander une chambre privée pour elle. Ce n’est pas une fille qui joue au football, c’est un Électriks!»