Amos Daragon: entre mythologie et acrobatie

Hommes-animaux, gorgones et sirènes ont pris vie à la Cité de l’énergie hier et ce jusqu’au 18 août à l’occasion de la production Amos Daragon, inspiré des romans du Shawiniganais Bryan Perro. Le public était convié, en grande première, à entrer dans un univers fantastique plus grand que nature où Amos, un jeune garçon de 12 ans, tente de préserver l’équilibre entre les forces de la lumière (bien) et les forces de l’ombre (mal).

Accompagné d’un narrateur personnifié par un druide (voix de Marcel Sabourin), le public est transporté dans un monde merveilleux porté par 14 artistes de cirques, dont plusieurs acrobates, des marionnettes géantes et une vingtaine de figurants. Des décors à couper le souffle, une trame sonore solide et près de 70 costumes complètent le tableau avec la flore naturelle de la Cité de l’énergie en toile de fond.

Entre le bien et le mal

À travers son épopée, Amos Daragon (voix de Raphaël Grenier-Benoît) trouvera des alliés en Béorf, un homme-animal, et Médousa, une gentille gorgone, mais aussi des ennemis en Yaune, le purificateur, qui gouverne Bratel la grande. Poursuites, confidences et batailles sont au menu afin d’échapper aux manigances des êtres mauvais qui veulent ralentir sa quête.

Plein la vue!

Ponctué de numéros d’adresse, de tissus aériens ou encore de jonglerie, Amos Daragon est une production à grand déploiement qui en met plein la vue. Parfois même trop. On ne sait plus où donner de la tête à certains moments entre les répliques des personnages et les numéros d’agilité impressionnants, sans parler des décors et des effets multimédias qui captivent les regards.

Les comédiens qui prêtent leur voix aux personnages sont d’une justesse formidable. Rien à redire de ce côté. Émotions, intonation et subtilités sont là. Une mention spéciale doit être faite également à la trame sonore de la pièce assurée par Jeannot Bournival qui est d’un soutien non négligeable à l’histoire, juste et puissante, elle accompagne parfaitement les péripéties des héros. Quant aux décors, ils sont grandioses et majestueux, de quoi donner vie à l’univers fantastique de Perro.

Un conte familial

On parle d’une production de grande envergure un tantinet moralisatrice qui réussit davantage à émerveiller les yeux qu’à faire rire. À ce titre, les tentatives du narrateur de plonger dans le comique sont tombées à plat. Malgré un effort bien senti, le texte rigolo n’a pas semblé faire réagir le public présent. Heureusement, c’est de l’histoire et des prouesses physiques qu’on se souviendra. Bref, Amos Daragon est un conte mis en scène pour une clientèle familiale avec une brochette d’artistes talentueux et des effets visuels saisissants qui valent, à eux seuls, le détour.