Avant Sylvain Cossette…

Ce 19 juillet 2011, il y a 50 ans décédait Tony Villemure.

Bien avant Sylvain Cossette, ce Grand-Mérois brillait au firmament du show-business québécois.

Né Antonio Villemure le 1er juin 1922, il est un des pionniers du country québécois, un contemporain des Willie Lamothe, Marcel Martel et Paul Brunelle. Sa carrière fut brève, à peine une dizaine d’années, mais suffisamment originale pour qu’on lance en 2011 une compilation des chansons qu’il enregistra de son vivant.

Cadet d’une famille de huit enfants, son père était électricien à l’usine Laurentide à Grand-Mère, Antonio Villemure a la musique dans le sang dès son jeune âge. Peu après son mariage en 1942, il déménage à Montréal où il trouve un job de mécanicien à la Provincial Transport Company dans le quartier Rosemont, au centre-ville de Montréal. Mais surtout, son travail dans la métropole lui permet de se rapprocher des cabarets, clubs, théâtres où il peut laisser libre cours à son inspiration et ses talents musicaux.

Après quelques participations à des concours amateurs comme les Découvertes de CKVL, Tony Villemure est recruté par RCA Victor, une grande maison de disques de l’époque qui l’étiquette «artiste exclusif».

En 1952, il enregistre son premier 78 tours: Ma première tyrolienne. Tony Villemure se démarque dans l’industrie culturelle québécoise en composant ses propres textes et musiques dont l’inspiration n’est jamais très loin de ses racines mauriciennes comme en témoigne les pièces La vallée de la Mauricie, Ma rivière, mes amours et Près du petit rocher. On dit de ses chansons qu’elles ont «un style country western dont le caractère nostalgique et la simplicité lui assurèrent une grande popularité.»

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Avec les artistes en vogue de l’époque dont Willie Lamothe, il entreprend des tournées dans différentes régions au Québec mais aussi dans les Maritimes. Bilingue, Tony Villemure reçoit même une offre pour se produire aux Etats-Unis mais doit décliner l’invitation de risque de perdre son emploi régulier.

Dans des circonstances obscures jamais connues de sa famille à Grand-Mère, ce père de deux jeunes enfants est retrouvé mort dans son appartement à Montréal. Il venait d’avoir 39 ans. RCA Victor profita de ce moment pour sortir Mon souvenir, une compilation en 33 tours de ses enregistrements réalisés entre 1952 et 1954.

Aujourd’hui, son classique La vallée de la Mauricie – dont on dit qu’il inspira Oscar Thiffault lorsqu’il composa Le rapide Blanc, figure sur plusieurs compilations de CD reprenant des pièces québécoises des années 1950.

Pour ne pas qu’on l’oublie dans le firmament artistique québécois, un de ses petits neveux, Richard Gariépy, du secteur Lac-à-la-Tortue, a numérisé il y a quelques mois sur un CD le 33 tours lancé en 1961 par RCA Victor. Ses recherches ont coïncidé avec la sortie d’un album compilation de l’intégrale du répertoire du Grand-Mérois. Tony Villemure chante ses premiers succès sur 78 tours est disponible dans les grands magasins comme Wal-Mart.

En fait, les recherches de Richard Gariépy ont permis de constater que cet album officiel avait omis une 17e chanson: L’étoile des plaines qui figure sur l’album de RCA Victor.