Biblio vivante : une activité pour déconstruire les préjugés

SHAWINIGAN. Le 21 mars prochain, soit lors de la ­Journée mondiale de la trisomie 21, aura lieu une ­Biblio vivante sur le thème de la trisomie à la bibliothèque ­Bruno-Sigmen de ­Shawinigan.

Le principe d’une ­Biblio vivante est de trouver des livres humains.

«  ­Moi j’aime aussi les appeler des livres vivants qu’on peut emprunter, affirme ­Sarah ­Boisjoli, technicienne aux animations pour les bibliothèques de ­Shawinigan. Donc dans le fond, on a un ­tête-à-tête avec une personne. C’est pour déconstruire les tabous, les préjugés et pour qu’on puisse poser les questions qu’on n’oserait pas poser habituellement.  »

Ce ­tête-à-tête unique permet alors de faire des ponts, tisser des liens entre des gens qui normalement ne se seraient pas parlé, ­ajoute-t-elle.

Concept né au début des années 2000 au ­Danemark, la première ­Biblio vivante du ­Canada a été présentée en 2007 à la bibliothèque ­Gabrielle-Roy de la ­Ville de ­Québec.

Dans les dernières années, les bibliothèques de ­Shawinigan ont fait plusieurs ­Biblios vivantes en partenariat avec le ­Service d’accueil des nouveaux arrivants (SANA). Ces activités précédentes mettaient ainsi de l’avant des «  livres vivants venant de différents pays, qui étaient de nouveaux arrivants en région  ».

Pour cette prochaine ­Biblio vivante, la parole est donnée aux personnes ayant une trisomie 21 et leurs proches. «  ­Il va y avoir plein de gens qui sont là pour partager leur vécu puis leur parcours singulier à travers la trisomie 21  », explique ­Sarah ­Boisjoli.

Que ce soit l’amitié, le rôle d’oncle, la vie en appartement et plus encore, des sujets de discussion sont d’emblée choisis par les ­Biblios vivantes ­elles-mêmes. Cela dit, la spontanéité est encouragée, comme le soutient la technicienne aux animations. Elle ajoute que les participants seront invités à poser leurs questions pour aller ­au-delà des préjugés pour que la société soit encore plus facilitante pour les gens qui présentent une différence.

En plus des ­tête-à-tête avec les ­Biblios vivantes, l’activité du 21 mars prévoit la diffusion d’une capsule vidéo abordant le thème de la fratrie et la trisomie 21. Il y aura également un atelier de confection de tawashi (éponge à récurer). Les gens sont donc invités à apporter leurs «  bas dépareillés célibataires  », c’­est-à-dire les chaussettes qui ne trouvent plus leur paire, afin de leur donner une deuxième vie.

Quand la différence fait partie du quotidien

Sarah ­Boisjoli raconte que son frère vit ­lui-même avec une trisomie 21. «  ­Moi, je suis née dans la différence. Moi et mon frère trisomique, on a 1 an d’écart, donc la différence fait partie de ma vie. Les préjugés par rapport aux déficiences intellectuelles, je n’en ai pas vraiment. J’ai une grande ouverture d’esprit face à tout ça  », ­affirme-t-elle.

«  ­Ce n’est pas tout le monde qui a cette chance, ce ­privilège-là d’avoir évolué et d’avoir grandi avec des gens qui présentent une différence, comme une trisomie 21  », ­ajoute-t-elle.

Étant familière avec l’altérité, la technicienne aux animations avait à cœur de donner la parole aux personnes vivant avec une trisomie 21. «  Ça fait des années que je voulais organiser quelque chose qui faisait briller la différence des personnes qui ont une trisomie.  »

«  ­Les gens qui ont une trisomie 21 ne souffrent pas d’une trisomie 21. C’est vraiment juste un état. Donc les gens qui ont une trisomie souffrent de préjugés, mentionne ­Sarah ­Boisjoli. Il y a d’énormes progrès, mais l’environnement s’adapte peu facilement… C’est moins facile pour eux de s’épanouir  », ­complète-t-elle.

Le réseau des bibliothèques de ­Shawinigan a pour mandat d’être un endroit inclusif et accessible pour tout le monde. «  [La ­Biblio vivante] entre donc vraiment dans ce ­but-là d’accessibilité et de côtoyer la différence.  »

Pour participer à la ­Biblio vivante du 21 mars, réservez votre place en contactant le 819-537‑4989.