Claude Auchu sort du placard

Responsable de la création dans une boîte de pub traitant pour les St-Hubert, evenko, Air Transat et autres grosses pointures, Claude Auchu (www.claudeauchu.com) est sorti du placard en 2011: il a accouché de petits bonhommes…

À quelques mois d’intervalle, ce Shawiniganais a publié un ouvrage puis participé à un second qui ont été accueillis avec enthousiaste dans le milieu de la BD (bande dessinée) québécoise. Une année en quarantaine (Les Intouchables) et sa participation dans le collectif Le démon du hockey (Glénat Québec) ont suscité suffisamment d’intérêt pour qu’on attende impatiemment sa prochaine plaquette.

Vice-président et directeur général de lg2, la 3e agence publicitaire en importance au Québec, Claude Auchu ne fait pas dans la BD traditionnel à la Tintin ou Astérix. Il s’est plutôt engagé dans le roman graphique, un genre littéraire à mi-chemin entre le roman et la BD. «C’est plus destiné à un public mature, explique-t-il au bout du fil. Ce n’est pas de la BD pour enfants. Ca joue plus sur la sensibilité et l’émotion. Le but de ça, c’est de mieux définir et mieux scruter la psychologie des personnages. Ce qu’on ne peut emmener dans la BD classique.»

Le roman graphique se distingue aussi par son nombre de pages. Oubliez les 48 des albums d’Hergé. Ici, on est dans les 80 pages mais certains albums peuvent aller jusqu’à 300. Au Québec, le maître du roman graphique s’appelle Michel Rabagliati avec sa série Paul composé jusqu’ici de 7 albums qui figurent presque toujours dans les meilleurs vendeurs dans les librairies.

Comme il arrive fréquemment dans les premières œuvres d’un créateur, elles adoptent un ton très personnel. Claude Auchu n’y fait pas exception et sa ville d’origine est omniprésente dans ses deux premières créations. Dans le Le démon du hockey par exemple, son histoire intitulée Le démon blond raconte l’histoire véridique de la victoire de son père sur l’alcoolisme dans un décor planté à Shawinigan avec des figurants et lieux aux noms familiers comme Baba Pruneau, Miche Perreault, l’abbé André Martel, la Taverne des Sports, etc.

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Publié cet automne, Le démon du hockey est né d’un concours lancé aux bédéistes par Hachette Canada sur le thème du hockey. Six histoires y sont incluses et celle de Claude Auchu a remporté le 2e prix.

Quelques mois auparavant, le Shawiniganais, déjà bien établi comme publicitaire à Montréal, sortait du placard avec Une année en quarantaine. Ce roman graphique ouvertement autobiographique amène le lecteur de Montréal à Shawinigan, en passant par Lanaudière et les Etats-Unis. «C’est l’histoire d’un personnage avec les questionnements, le quotidien, l’humour et les drames de la vie de tous les jours mais au passage de la quarantaine», relate le diplômé du Cégep de Shawinigan.

«J’ai une formation de designer, la BD me permet de lier plusieurs passions, explique-t-il. Je ne pense pas être un romancier mais j’aime faire des romans graphiques, c’est un mélange entre le design, le roman et le cinéma. Être capable de voir à quel point avec des petits bonhommes, on peut être capable de créer des émotions m’interpelle beaucoup.»

Encouragé par les bonnes critiques, Claude Auchu a déjà en tête un 3e roman graphique pour 2012. «Cette fois-ci, ça va être une fiction. Je veux explorer une nouvelle façon de raconter une histoire. Une année en quarantaine m’a pris 18 mois à écrire. J’aimerais bien ramener ça à un an cette fois-ci», termine-t-il.