Danielle Julien honorée au Gala des Pythagore pour son engagement artistique

ARTS. Danielle Julien, fondatrice de la Factrie 701, sera honorée le 24 avril lors du 11e Gala des Pythagore de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) où elle recevra le prix dans la catégorie Arts et sciences humaines pour son engagement en enseignement et en création artistique.

Le prix Pythagore récompense les diplômés dont le parcours a eu un impact significatif dans leur domaine.

Danielle Julien a consacré plus de 40 ans à l’enseignement des arts au cégep, à l’université et à l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) tout en menant sa carrière artistique dans des galeries et divers espaces de diffusion. Elle est aussi fondatrice de La Factrie 701, un organisme à but non lucratif dédié à la promotion de l’art et à l’animation culturelle dans le secteur Grand-Mère, à Shawinigan.

Sa candidature a été proposée par une ancienne étudiante. « C’est l’une de mes étudiantes qui a posé ma candidature. Et puis, haut la main, je l’ai eu. C’est sûr que ça m’a fait très plaisir lorsque le recteur m’a appelée », raconte-t-elle.

Le Gala des Pythagore mettra en lumière le parcours des lauréats dans six disciplines différentes. Pour Danielle Julien, cette reconnaissance permet de mesurer le chemin parcouru.

« On ne fait pas ça pour ça. On travaille beaucoup parce qu’on est passionné et que ça nous habite. Les artistes et les enseignants travaillent énormément, dit-elle. Ça nous permet de prendre un recul sur ce qu’on a fait, sur notre carrière. C’est ça que je trouve intéressant. C’est un beau moment d’arrêt. »

La Factrie 701 face à des défis financiers

La Factrie 701 accueille une quarantaine de membres actifs et une quinzaine d’artistes en résidence. L’organisme offre diverses formations, des ateliers de dessin et de peinture, ainsi qu’une galerie pour des œuvres de grande envergure. Sa fille, Gallia Julien-Myrand, en assure aujourd’hui la direction générale.

Depuis sa transformation en organisme à but non lucratif, La Factrie 701 s’est dotée d’un conseil d’administration, d’une salle de formation et d’une résidence d’artistes accessibles aux professionnels comme aux amateurs.

Cependant, comme plusieurs organisations culturelles, elle fait face à des défis financiers importants. « Les temps sont très difficiles. Il y a énormément de coupures. On n’est pas un cas isolé, mais c’est sûr que pour nous, c’est un grand défi », mentionne Danielle Julien.

De son côté, la directrice souligne que la recherche de financement est une tâche ardue qui repose sur une petite équipe. « Présentement, on n’a pas beaucoup d’aide. C’est un peu un moment critique dans la culture partout au Québec. On essaie toujours d’être en mode solution, mais je vous dirais que les refus sont à l’ordre du jour ces temps-ci. »

Malgré ces difficultés, l’organisme cherche à assurer sa pérennité en diversifiant ses sources de financement et en développant des partenariats avec des entreprises sensibles à la culture.

« On pense que l’avenir est aussi au privé. Il y a quand même des entreprises qui sont sensibles aux arts. Nous, on peut avoir des 5 à 7, des petites réceptions, on peut faire plein de choses afin de développer un sentiment d’appartenance aussi auprès de notre communauté », explique Gallia Julien-Myrand.

« On essaie d’aller faire des collaborations, notamment avec des organismes comme Coude à coude ou le Centre d’amitié autochtone « , souligne la directrice. « On croit fermement que la culture peut enrayer la pauvreté intellectuelle », ajoute la fondatrice.

Au-delà de son rôle dans la diffusion artistique, La Factrie 701 est un espace de transmission intergénérationnelle et un symbole de solidarité. « Il y a une très belle solidarité ici entre femmes et on est toutes des femmes de carrière, des femmes fortes, des femmes créatives », observe Gallia Julien-Myrand.

L’avenir de la Factrie repose sur cette mobilisation et sur la volonté de ses gestionnaires de maintenir un espace vivant et ouvert à tous. « L’art et la culture sont les poumons d’une société. On espère assurer la longévité de ce lieu », conclut Danielle Julien.