D’Harmo ou les notes dans la bouche

John Lennon en joue sur Love me do; Bob Dylan en faisait son instrument de prédilection sur ses premiers albums; le bluesman Sonny Boy Williamson en a inventé le vocabulaire.

Cliquez ici pour voir la vidéo

L’harmonica est perçu comme un instrument d’accompagnement dans l’histoire musicale. Dans les années 1940 à Chicago par contre, le trio Harmonicats a bâti sa réputation en jouant exclusivement de la musique à bouche.

Leur carrière a été marquante mais pas suffisamment pour imprimer un genre appelé à demeurer. Soixante plus tard, quatre musiciens québécois reprennent le flambeau. D’Harmo (www.dharmo.ca) – nom créé à partir du diminutif généralement accordé aux harmonicistes: un joueur d’harmo – a lancé son premier album au Trou du Diable à Shawinigan le 13 septembre dernier.

Composé de Lévy Bourbonnais, Samuel Caron (Saint-Boniface), Jason Rosenblatt et Pascal Veillette (Saint-Élie-de-Caxton), D’Harmo est un projet musical né en septembre 2010 suite à un mandat Festival Ashkenaz de Toronto, un événement consacré à la musique juive.

Jason Rosenblatt approche alors des amis qui se donnent rendez-vous à Montréal pour des jams@$p> de musique à bouche. La commande est restrictive mais la chimie entre les musiciens recrutés opère: sans le savoir, le germe D’Harmo est planté.

La gestation aura en fait pris douze mois alors que Rosenblatt, Bourbonnais, Caron et Veillette lancent un album inspiré des musiques traditionnelles juive et québécoise mais aussi du jazz, du classique et de l’avant-garde.

Pour ceux qui associent naturellement l’harmonica au blues, au folk ou au folklore, D’Harmo est à cent lieux de la musique de ruine-babines à laquelle on pourrait s’attendre. Le mariage de toute la famille d’harmonica (diatonique, chromatique, basse et à accord) génère une expérience musicale hors du commun.

Leurs pièces exclusivement musicales ne sont pas sans évoquer les trames sonores de films. À la différence près cette fois-ci que les images ne sont pas nécessaires pour voyager…