Disney tatoué sur le cœur
« Quand ton bureau, c’est le château de Cendrillon, tu ne peux pas être de mauvaise humeur », lance avec enthousiasme Michel Pellerin, chorégraphe et metteur en scène chez Disney.
Depuis plus de 10 ans, le Shawiniganais se déplace entre Paris, Tokyo, Shanghai, Hong Kong et les États-Unis (Floride et Californie), où sont situés les douze parcs d’attractions de Disney, pour superviser les spectacles et parades offerts aux visiteurs.
« Je suis un peu comme Peter Pan, le petit garçon qui ne voulait pas grandir et qui a gardé son cœur d’enfant. C’est d’ailleurs mon personnage préféré », admet l’homme de 57 ans qui a commencé à œuvrer pour le célèbre groupe en 1989 à Montréal en tant que graphiste sur le film Dick Tracy mettant entre autres en vedette Madonna et Al Pacino.
Michel Pellerin souligne avec fierté qu’il ne ferait pas ce métier sans l’environnement familial dans lequel il a grandi à Shawinigan. « Mes parents (Louis-Georges Pellerin et Murielle Hogue) s’occupaient des Majorettes et moi, j’ai grandi en admirant les corps de tambours et clairons. C’est ma mère qui m’a appris à faire tourner les drapeaux et aujourd’hui, c’est moi qui le montre aux artistes qui participent aux parades », sourit-il.
Inspiré par les tambours et clairons
D’ailleurs, chez Disney, sa spécialité comme chorégraphe est la manipulation des équipements pour que tout soit fluide dans les mouvements et ajoute à la magie du spectacle. « Quand tu vois un danseur avec quelque chose dans les mains, c’est moi qui m’en occupe. Dans La Belle et la Bête, les personnages déplacent des cuillères géantes, ou dans Mulan, les artistes agitent des drapeaux géants. C’est moi qui ai chorégraphié les mouvements. Ce que j’ai appris dans ma jeunesse me sert encore cinquante ans plus tard », dit-il avec reconnaissance.
Il se rappelle d’ailleurs que tout jeune, la famille s’était rendue à Disneyland en Floride. « Mon frère Denis est aussi dans le domaine du spectacle à Edmonton. Nous avons grandi dans un environnement où les arts étaient valorisés. J’ai toujours été un artiste dans l’âme et nos parents nous encourageaient là-dedans. »
Travailler pour Disney comporte son lot de pression et de défis reconnaît-il. « C’est un travail exigeant. Quand on monte un spectacle, on travaille sur les cinq sens. Tu dois voir quelque chose de beau, entendre quelque chose d’extraordinaire. Tu dois être touché par les personnages, sentir l’expérience et goûter l’aventure qu’on te propose. À chaque spectacle, on prend des notes, on observe les spectateurs. Si on voit qu’on est en train de les perdre à un moment précis, on regarde ce qu’on peut faire pour garder leur attention. On fonctionne encore avec les normes établies par Walt Disney. »
Patineur chez les Tourbillons
Avant de devenir chorégraphe et metteur en scène en 2012, le Shawiniganais a occupé divers postes, notamment comme danseur à Disneyland Paris. Il a également eu la charge d’évaluer les troupes qui auditionnaient pour présenter des spectacles dans les parcs de Disney. De son propre aveu, son passage au sein du Club de patinage artistique Les Tourbillons de Shawinigan dans son jeune âge a été déterminant dans la suite de sa carrière.
« J’ai donné mes premiers coups de patin à l’aréna de Shawinigan. Plus tard, j’ai poursuivi ma formation avec Alain Goldberg à Jonquière. Son épouse était ballerine à l’Opéra de Paris. J’ai donc suivi une formation de ballet à la même époque en France. Toutes ces expériences comme patineur et danseur dans les spectacles à grand déploiement m’a donné un bon bagage pour le travail que je fais actuellement », mentionne celui qui a fait sa scolarisation au Collège Saint-Marc et à l’Institut secondaire Montfort.
Michel Pellerin prévoit prendre sa retraite en juillet 2024. Moins sur le terrain, il s’affaire à préparer la relève. Il présente à l’occasion des conférences dans les écoles sur la magie de Disney et le principe de croire en ses rêves comme il l’a lui-même vécu. Le Shawiniganais est également l’auteur d’un podcast sur l’univers de Disney (destinationwdw.ca).
Après des années à voyager en avion et se promener d’un parc d’attractions à l’autre, il prévoit prendre une pause de quelques mois pour se ressourcer et venir voir sa mère et sa famille qui habitent toujours à Shawinigan. « Je vais avoir le goût de relaxer, marcher dans les bois et parler aux roches, mais plus de spectacles pour un moment », termine-t-il.