James Forest offre un baume pour temps froids
MUSIQUE. Comme une marche dans la neige. Voilà comment le chanteur et musicien shawiniganais Jean-Michel Renaud décrit l’album solo qu’il vient de lancer sous le nom de James Forest. Un matériel aux accents à la fois folk et électro. «Un album de temps froids».
Un album qui a failli ne pas atterrir sur les tablettes puisque son créateur l’a monté d’abord pour son plaisir personnel. «Ce sont des chansons que j’ai écrites et arrangées sans compromis. La plupart ont été composées lors de longues marches en nature», mentionne Jean-Michel Renaud qui demeure à St-Boniface.
L’arrivée de James Forest
James Forest était un nom prédestiné pour l’identité musicale de Jean-Michel Renaud. «Forest vient du nom de ma mère et James est un nom courant pour les anglophones, plus facile à retenir que Jean-Michel.»
Celui qui dit avoir eu une année riche en écriture a signé les textes d’environ 15 à 20 chansons par mois. «L’album s’est fait vite. J’ai conservé 11 titres sur 40 et je l’ai fait écouter à mon entourage. Plusieurs m’ont alors proposé de le rendre public, ce que j’ai choisi de faire.»
À la fois doux et poignant, le son de James Forest met en relief l’intensité de la musique et la fragilité des textes de son auteur. Un album où la voix typique de l’artiste est mise de l’avant tout comme la guitare qui brille dans plusieurs pièces.
Lumière de vie
«She turns me on» parle d’une fille que Jean-Michel a rencontrée en voyage au Sri Lanka. «Elle était téméraire et allait nager avec les requins, ça m’a plu.» La portion de son électro de quatre minutes en fin de pièce fait d’ailleurs un clin d’œil à ce loisir particulier.
«The same old story» aborde, elle, la relation de l’artiste avec son fils de sept ans qui demeure loin de lui, soit en Allemagne. «Je le vois peu souvent pour une question d’argent, mais je ferais n’importe quoi pour mon gars! Cette chanson parle un peu de notre routine», indique celui qui utilise le piano comme instrument pour exprimer sa tendresse.
Les deux dernières chansons parlent de la vie du musicien, un nomade qui est peu souvent chez lui «Beautiful day for the road» et «Long time gone». «Ça parle de la vie sur la route. Une vie que j’apprécie, je suis rendu comme à la maison quand je suis sur la route.»
S’il est un message que James Forest souhaite transmettre par cet album c’est d’être conscient. «Je pense que ça parle de la lumière dans nos vies et d’accomplir ce que l’on veut sans penser à ce que les autres en pensent. Sachant qu’on va vers la mort et que la vie ne tient qu’à un fil, ça change nos repères et ça peut influencer nos choix», estime-t-il.
Peu soucieux d’atteindre le succès populaire ou non, James Forest qui fait partie de diverses formations comme East Road ou June in the Fields indique faire de la musique par intérêt et besoin, non pour la gloire. «Je pense que la musique aide à faire ressortir l’essence des choses et à identifier ses désirs. C’est important de réaliser que l’on peut se retourner de bord à tout moment si l’on en a envie.»
Pour prêter l’oreille au matériel de James Forest, écoutez «Long time gone», extrait de son album. L’album de l’artiste est disponible en magasin et sur ITunes.