Jean-Filip Boisclair fait revivre les instruments des Beatles

Le 18 février prochain s’arrêtera à Shawinigan la tournée Beatles Story, une méga production qui aura nécessité un investissement de plus d’un demi-million de dollars. Jean-Filip Boisclair, le réputé luthier Shawiniganais, a travaillé activement sur l’instrumentation des Fab Fours au cours des derniers mois.

C’était il y a un peu plus de deux ans. Pascal Tirapani, alias Paul McCartney, évoluait à l’époque dans un groupe rock qui se produisait surtout lors d’évènements corporatifs.

Après un spectacle au Florès auquel assistait Jean-Filip, les deux hommes ont entrepris une discussion gravitant autour du légendaire groupe britanique.

Un an plus tard, alors que le producteur Marc Gervais recrutait son groupe pour le spectacle Beatles Story, le bassiste de la formation a recommandé les services du luthier Shawiniganais pour la suite des évènements.

«Je n’aurais jamais pensé vivre une année comme celle que j’ai vécu en 2010. Il s’en est passé des choses en douze mois de tournée. J’ai dû monter en vitesse au Saint-Denis et au Capitole de Québec à plusieurs reprises pour réparer des instruments. C’est vraiment une belle expérience», souriait-il.

Au froid, le manche des guitares ont bougé un peu. Parfois, c’est le connecteur qui rendait l’âme après qu’un des musiciens se soit enfargé les pieds dans un fil. Dans le feu de l’action, certains instruments ont carrément été échappés.

«Les trois derniers mois avant le début de la tournée, c’était carrément malade. C’était du travail jour et nuit pour réussir à livrer la commande à temps. La veille de la première, on a passé la nuit debout à régler les derniers détails sur les guitares, dans le sous-sol de Pascal. Disons que, c’est la face cachée d’une grosse production», raconte celui qui aura confectionné ou restauré deux claviers, 12 amplificateurs à lampe et 26 instruments à corde (guitares ou bases).

«Il y a quelques instruments qu’on a dû concevoir de A à Z car le modèle n’existe plus aujourd’hui, mais la plupart sont des guitares d’origine avec quelques restaurations au niveau des couleurs, des boutons et des petits détails du genre. Nous avons même reproduit les courroies qu’utilisaient les Beatles. Réellement, au niveau de l’instrumentation, c’est pareil comme ceux qu’on utilisés les Beatles à l’époque», se réjoui celui qui créait normalement une douzaine de guitares par année à son atelier situé sur la rue Frigon.

Depuis sept ans, Jean-Filip a réparé des centaines d’instruments. Maintenant bien établi dans la réparation, Jean-Filip espère maintenant percer le marché de la confection.

Des créations… internationales

Dans quelques jours, une première guitare Élite (le nom sous lequel il commercialise ses instruments) quittera le continent sur un vol allé simple.

Un groupe rock de la région de Massy (en France) a récemment commandé l’une de ses créations.

«C’est une guitare custom, fabriquée sur mesure. Elle possède les grandes lignes d’un modèle bien connu, avec les avantages de différentes guitares. Je l’ai produit comme ils la souhaitaient», explique-t-il.

C’est après avoir partagé la scène avec un musicien québécois que le guitariste du groupe français a découvert les produits Élite.

«Ils ont visité mon site web et ont pu voir différentes créations. Ils ont aussi vu que je m’occupais de la tournée Beatles Story. Cette production m’a apporté beaucoup de crédibilité. Après discussions avec eux, nous nous sommes entendus sur un prix et au cours des prochains jours, une première guitare quittera vers l’Europe.»

Jean-Filip espère maintenant développer une série de guitares, qu’un modèle de ses créations devienne populaire.

«J’aime les guitares au look rétro, avec les avantages d’une guitare moderne. J’espère que Boisclair ne sonnera plus seulement comme des reproductions, mais bien comme une entité propre», a-t-il conclu.

Beatles Story se produira le 18 février au Centre des Arts de Shawinigan, puis à Trois-Rivières le lendemain.