Karibou revit quarante-trois ans plus tard

MUSIQUE. Enregistré en 1980 dans les légendaires studios d’André ­Perry à , mais jamais sorti à la suite du décès de son leader ­Luc ­Poirier, l’album du groupe shawiniganais ­Karibou fera l’objet d’un lancement suivi d’un concert le samedi 21 octobre prochain à ­Espace ­Shawinigan.

Avec ses interprétations des classiques de ­Yes, ­ELP, ­King ­Crimson, ­Gentle ­Giant, etc., le groupe ­Karibou (rebaptisé ­Kaméra pour la sortie de l’album parce que les droits du nom original étaient détenus par un ­Américain) était connu de tous les amateurs de rock progressif de la ­Mauricie et d’ailleurs dans les années 1970.

Alternant entre covers et leurs propres compositions en concert, la réputation du groupe lui avait même ouvert les portes du studio ­Morin ­Height dans les ­Laurentides en 1980 pour l’enregistrement d’un album contenant huit pièces.

«  ­Quand nous étions ­là-bas, ­Rush venait de terminer ­Moving ­Pictures tandis que ­The ­Police débutait une nouvelle session d’enregistrement  », se rappelle ­Peter ­Frame, instigateur de la réédition de cet album «  perdu  » et ami proche des quatre musiciens.

Formé du chanteur et compositeur ­Luc ­Poirier, du guitariste ­Pierre ­Bordeleau, du batteur ­John ­Bouvette et du claviériste ­Claude ­Allard, la carrière de ­Karibou – ­Kamera connaît une fin abrupte alors que peu avant le lancement du premier disque, le leader du groupe est diagnostiqué d’un cancer qui entraînera son décès en septembre 1981 à l’âge de seulement 28 ans. Vingt ans plus tard, ça sera au tour de ­Claude ­Allard de rendre l’âme après avoir combattu la maladie de ­Lou ­Gehrig (sclérose latérale amyotrophique).

«  ­Avec la cancer de ­Luc, la compagnie de disques a pris peur parce que c’était vraiment l’âme du groupe et les responsables préféraient attendre de voir ce qui allait arriver avant d’éditer l’album. Finalement, ça en est toujours resté là  », poursuit ­Peter ­Frame qui, au hasard d’une rencontre avec ­Pierre ­Bordeleau il y a deux ans relance l’idée de sortir finalement l’album sous le titre ­Morin ­Heights 1980 (Remix).

«  L’idée au départ, c’était de prendre le master et de faire le disque tout simplement. Tous les mixages avaient été faits, mais on ne l’a jamais retrouvé. On a retrouvé les bandes d’enregistrement que le gérant du groupe ­Claude ­Franche avait conservé. On a donc tous remixé ça au goût du jour tout en préservant l’énergie de l’époque. On est pas mal fiers de ce que ça a donné et on a hâte de le présenter au public  », poursuit le ­Shawiniganais.

Le 21 octobre à 20 h à ­Espace ­Shawinigan, accompagnés d’autres musiciens et de l’esprit de leurs deux collègues disparus, ­Pierre ­Bordeleau et ­John ­Bouvette livreront l’intégralité de l’album en concert. Il sera possible de se procurer l’album en version vinyle ou en version numérique en obtenant un code de téléchargement. La réalisation de la pochette de l’album a été confié au graphiste shawiniganais ­Mario ­Vallée qui travaillait déjà sur le visuel du groupe à l’époque.

Les détails pour réserver un exemplaire de l’album ou assister au concert sont disponibles sur la page ­Facebook ­Karibou-Kaméra https:// www.facebook.com/kariboukamera/. Soulignons que la totalité des profits sera versée en parts égales à la ­Société ­Canadienne du ­Cancer et à la ­Société ­SLA du ­Québec (Sclérose ­Latérale ­Amyotrophique ou maladie de ­Lou ­Gehrig).