Le périple de Frédéric Dion porté au théâtre

THÉÂTRE. L’été prochain, la Maison de la culture Francis-Brisson de Shawinigan sera envahie par le blizzard de l’Antarctique. L’aventure de Frédéric Dion sera adaptée au théâtre par Bryan Perro, interprétée par Rémi-Pierre Paquin, mise en scène par Pierre-François Legendre et habillée musicalement par Jeannot Bournival. Tous des créateurs d’ici.

«On travaille sur une atmosphère qui va être assez porteuse», avance Bryan Perro. L’instigateur du projet a déjà adapté près de la moitié de Antarctique solo, livre qu’il a écrit d’après le récit de l’aventurier. Les créateurs ont déjà commencé les rencontres de production, dans lesquelles on a tenu à inclure Frédéric Dion.

«Je suis surtout là pour garder un peu de réalisme», lance de son côté l’aventurier, qui se dit honoré. «Ça vient encore du génie créatif de Bryan Perro. On est en train de faire tourner les choses dans la région. Je trouve ça extraordinaire de tirer ainsi des ponts entre la culture et le sport.»

Ce théâtre en été devrait allier à la fois humour et réflexion. Divisée en une vingtaine de tableaux, la pièce présentera le moment le plus critique de son aventure de 54 jours, celui où seul et laissé à lui-même, il perd son traîneau de survie dans le blanc de l’Antarctique. Ce moment sera entrecoupé de plusieurs tableaux qui complètent l’aventure, que ce soit dans l’avion, ses moments de doute, sa préparation, etc.

«Il est fou. Jamais de la vie je ne ferais ça!», laisse tomber Rémi-Pierre Paquin, qui tiendra le rôle de l’aventurier, seul sur scène pendant 1h30. Il a tout de suite été charmé par le projet. «Travailler par chez nous, c’est une fierté», ajoute celui qui a organisé un Festival de théâtre de rue pendant plusieurs étés à Shawinigan.

Pierre-François Legendre assurera la mise en scène, un rôle qu’il assume de plus en plus. «Je trouve que c’est un beau défi de travailler l’immensité dans le miniature», soutient-il. «On va y arriver avec des jeux d’éclairages, des projections. Mon fantasme ce serait qu’il y ait un blizzard qui se lève dans la salle!»

Des «p’tits gars» du coin

C’est un réel plaisir pour les créateurs, qui se connaissent pour la plupart de longue date, de se réunir autour de ce même projet. «On se ressemble beaucoup dans le travail. On le fait dans la discipline, la joie, le rire, tout en étant très sérieux», confie Bryan Perro.

Frédéric Dion est originaire de Notre-Dame-du-Mont-Carmel, Bryan Perro de Shawinigan, Rémi-Pierre Paquin de Grand-Mère, Jeannot Bournival de Saint-Élie-de-Caxton. Les costumes et les décors ont été confiés aux Ateliers Némésis, qui travaillent notamment sur Dragao.

Pierre-François Legendre se défend bien avec le fait que sa mère est native de Shawinigan. «J’ai passé énormément de temps ici, je suis même à la recherche d’un chalet. C’est un coin qui m’est très cher, auquel je suis très attaché.»

Ils se disent très heureux à l’idée de passer l’été prochain à la maison. «J’ai un chalet à Grandes-Piles… je vais pouvoir aller travailler en bateau!», lance Rémi-Pierre Paquin, ravi.

Un homme et son défi

Tous s’entendent pour dire que l’histoire de Frédéric Dion avait tout pour faire du bon théâtre. «Ce qui est fondamental dans toute forme artistique, c’est la mise en scène de la complexité sociale et émotive de l’homme. Dans cette histoire, il y a tout ça», raconte Bryan Perro.

Pierre-François Legendre est du même avis. «Ce qui me passionne là-dedans, c’est le désir de cet être humain de se dépasser, d’aller plus loin. Ça a une résonnance pour tout le monde», raconte le metteur en scène. «Est-ce qu’on va au bout de nos passions? Pas besoin d’aller en Antarctique, mais ça nous ramène tous à notre vie.»

Avec cette brochette de créateurs, Antarctique solo: du pôle sud à la scène, une production de Culture Shawinigan est assurément un projet à surveiller l’été prochain. «C’est le début d’une autre grande et d’une belle aventure», conclut Frédéric Dion.