Le plus grand fan de Gerry

Un spectateur attentif assistait vendredi à la première de Gerry au Cinéma Biermans à Shawinigan.

S’il y en a un qui peut départager la réalité de la fiction, c’était bien Denis Boulet, frère de Gerry, dont la biopic vient de prendre l’affiche dans plus d’une centaine de salles au Québec.

Résident du secteur Lac-à-la-Tortue depuis près de 40 ans, Denis Boulet est deux ans plus vieux que le leader d’Offenbach décédé du cancer en 1990. «J’ai aimé le film mais parce que je suis impliqué dans l’histoire, je le vois d’une autre façon qu’un spectateur ordinaire mais ma blonde qui était avec moi lors de la première a adoré et elle ne connaissait pas mon frère», raconte-t-il.

Difficile en effet de demeurer objectif pour Denis Boulet puisque son personnage campé par Louis-David Morasse occupe une place importante dans le long métrage. On découvre que Gerry est initié à la musique par son frère aîné qui l’introduit dans ses groupes comme Double Tones, Fabulous Kernels, Les Gants Blancs et finalement dans la première mouture d’Offenbach au début des années 1970.

Denis Boulet est en effet le batteur d’origine de la formation en participant en 1972 à l’enregistrement du premier album Offenbach Soap Opera qui comprend notamment les classiques Câline de blues et Faut que je me pousse.

Épuisé par la vie nocturne de musicien, le Vieux comme ses amis l’appelaient à l’époque quittera Offenbach avant même la sortie de ce disque et que le groupe ne connaisse le succès. C’est à la même époque qu’il viendra habiter dans la région de Shawinigan. «On était en avant de notre temps avec notre musique», raconte Denis Boulet qui a été époustouflé par la performance de Mario St-Amand qui tient le rôle de Gerry. «C’est à s’y méprendre des fois.»

Dès les premiers coups de manivelle du réalisateur Alain Desrochers, le Tortulinois a été associé au film. Autant St-Amand que Morasse sont venus le rencontrer chez lui pour en connaître le plus sur son frère et sur l’histoire du groupe. Il joue même un petit rôle, celui d’un garagiste qui vient saisir la Pontiac GTO de… Denis Boulet. «C’est un petit clin d’œil sur une anecdote qui a vraiment eu lieu», s’amuse-t-il.

Lorsqu’il a eu connaissance du projet de film, Denis Boulet avoue qu’il entretenait des craintes. Il se rappelait du flop de la série télévisée sur Félix Leclerc il y a quelques années. «Je suis finalement très fier de ce qui a sorti. C’est une histoire vraie mais un peu romancée. Ils n’ont pas toujours été au fond des choses mais c’est correct comme ça. Mon frère était un rocker et il a pas mal brassé», raconte celui qui a toujours conservé des liens très étroit avec Gerry tout au long de sa vie.