Les œuvres de Gilles Carle à Shawinigan

Beaucoup connaissaient Gilles Carle comme cinéaste, moins nombreux sont ceux qui le connaissaient comme artiste en arts visuels. L’exposition Moi, à mon plus beau, une sélection de 25 des 500 œuvres de la collection de sa compagne Chloé Ste-Marie, est présentée jusqu’au 20 août au Centre d’exposition Léo-Ayotte du Centre des arts de Shawinigan.

«Il avait une relation intime avec le dessin. Il dessinait tout le temps, même au restaurant ou la nuit quand il se levait. Même en écrivant ses scénarios il dessinait ses personnages, les costumes. Il dessinait tout le temps», explique sa muse Cholé Ste-Marie, avec qui il a partagé 27 ans de sa vie. «Je pense qu’il n’a jamais été question qu’il fasse autre chose que du dessin. Il est allé vers le cinéma, qui est du dessin, animé», raconte-t-elle.

Gilles Carle s’est inscrit à l’École des beaux-arts de Montréal au milieu des années 40, auprès notamment de Pellan et Borduas. «L’originalité, la variété, l’intelligence affinée et l’érotisme sous-jacent de sa production appellent un regard nouveau sur la nature de l’art québécois et son fond ludique baroque», peut-on lire à l’entrée de l’exposition.

Chloé Ste-Marie apparait toujours en admiration devant la talent de son regretté conjoint. Pourquoi ressortir ces œuvres? «Pour perpétuer sa mémoire, pour qu’on connaisse cet homme exceptionnel, un grand penseur, un être libre, qui changeait le cours des choses», dit-elle la lumière au fond des yeux. «La mort ne tue pas l’amour.» Elle voit cette exposition comme un hommage à son esprit.

Ce n’est pas la première fois que les œuvres de Gilles Carle sont exposées, mais cette sélection a été créée spécialement pour le Centre des arts de Shawinigan. Elle est constituée de peintures, de caricatures et de dessins.

Un attachement particulier à la Mauricie

Selon Chloé Ste-Marie, Gilles Carle appréciait beaucoup la région de la Mauricie. «Il aimait la forêt, les conifères.»

Rappelons qu’il avait tourné Les Mâles (1970) et La vraie nature de Bernadette (1972) du côté de la MRC de Maskinongé, ainsi que La Postière à Saint-Narcisse, dans la MRC des Chenaux, en 1992.

Une Maison Gilles-Carle à Shawinigan?

Chloé Sainte-Marie a profité de son passage en Mauricie pour faire la promotion de La Fondation Maison Gilles-Carle.

Rappelons qu’elle a passé 17 ans auprès de son conjoint atteint de Parkinson. Ensemble, ils rêvaient d’une maison qui puisse appuyer les aidants et les personnes aidées, sans discrimination d’états de santé.

Pour le moment, la seule Maison Gilles-Carle est établie à Cowansville. La Fondation est présentement en campagne de financement pour ouvrir cinq autres établissement, dont une dans le secteur Grand-Mère à Shawinigan. Des détails devraient être annoncés dans la prochaine année.