Dans l’univers d’Érika Lebrun

ARTS VISUELS. Entrer chez Érika LeBrun, c’est entrer dans la caverne d’Ali Baba. Excentrique et colorée, l’artiste originaire de Shawinigan-Sud a trouvé dans les bouts de tissus recyclés qui envahissent son logis une façon d’exprimer sa vision du monde. Son exposition Hétérotopie est présentée au Trou du Diable jusqu’au 18 février prochain.

«C’est une série de cadres en référence à la peinture, mais avec ces espèces de rhizomes à l’intérieur qui sont pour la plupart tendus. Je parle de l’urgence mondiale, ça se ressent dans mon travail, cette préoccupation planétaire», explique la jeune femme de 26 ans.

L’exposition regroupe 12 œuvres récentes, colorées et texturées, à mi-chemin entre le pictural et le sculptural. Le titre est inspiré d’un texte du philosophe français Michel Foucault.

«C’est dans cette méthode chaotique, que j’obtiens mes œuvres véritables.»

Érika LeBrun, qui a entamé des études en arts visuels et en enseignement des arts à l’Université du Québec à Trois-Rivières, a longtemps utilisé la peinture comme médium de prédilection.

«Dans la dernière année, il y a quelque chose qui s’est confirmé avec cette approche des matériaux recyclés. Je me sens plus intègre. Avec mes tableaux, j’avais toutes ces préoccupations que je voulais exprimer par rapport à l’écologie, à la consommation», réfléchit-elle.

Déroutant et singulier, l’appartement-atelier d’Érika Lebrun est un joyeux bazar coloré. «Ma maison est une sculpture!» Du tissu et des objets récupérés s’amoncellent un peu partout.

«C’est dans cette méthode chaotique, que j’obtiens mes œuvres véritables. Plus j’ai de ficelles, plus ça tisse ce tissu de vérité. (…) Je travaille dans l’espace. Avec le tissu, j’ai ce contact avec la matière. C’est très physique, kinesthésique, ce qui me rejoint beaucoup.» Elle a par ailleurs découvert l’art de la performance récemment, une discipline qui la nourrit beaucoup.

La jeune artiste qui a précisé son discours et sa démarche se sent maintenant prête à se consacrer à son art pour la prochaine année. Il s’agit de sa cinquième exposition solo, la première dans sa ville natale.