«L’urgence» de Fred
ALBUM. Le conteur et chanteur caxtonien Fred Pellerin lance son 3e album Plus tard qu’on pense: un produit qu’il dit avoir préparé lentement depuis un an et demi pour un effet «viande tendre». Un album attendu aussi par le public qui contient des paroles de plumes variées.
Réalisé avec son complice des premiers instants, Jeannot Bournival, ce nouveau matériel met de l’avant plusieurs collaborateurs de choix tel René Richard Cyr (Plus tard qu’on pense), David Portelance, Jocelyn Bigras (Gens du vieux rêve), Stephen Faulkner (CAJUNS DE L’AN 2000), ou encore le Trifluvien Manu Trudel.
Les couleurs de ton départ, un texte de Mélanie Noël – une journaliste de Sherbrooke – est arrivé dans la boîte aux lettres de Fred comme un cadeau. «J’ai eu un coup de foudre en le lisant» Deux compositions du Caxtonien figurent aussi sur l’album.
Pellerin parle de ce «dernier né» comme d’un album qui sonnera comme son premier album, Silence. «Il a un son très acoustique et épuré. Un son moins léché, un mélange de doux et de grave qui laisse place aux instruments» Au total, douze pièces figureront sur l’album avec le temps comme fil conducteur. Parlant de fil, le chanteur mentionne en avoir «laissé dépasser» certaines des mélodies, par choix.
Pourquoi titrer Plus tard qu’on pense? «Parce qu’il y a une affaire de temps dans les chansons, une espèce d’urgence, de choix qu’il faut faire. C’est important de bouger si on ne veut pas regretter ensuite et laisse tomber de vieux rêves. Parfois, la nostalgie est là, mais la swing vers l’espoir aussi», commente l’artiste.
Pas trop tard pour se prendre en main
Quand on lui demande ce qu’il souhaite faire bouger autour de lui, Pellerin s’enflamme. «Je pense qu’il faut reprendre le contrôle de nos affaires. Pas en tant que projet politique ou en termes de souveraineté, mais en tant que projet collectif», indique-t-il.
«Trop souvent, on est placé en tant que quêteux devant un autre personne qui aurait une grosse sacoche, alors que c’est à nous, tous ensemble, le pot au milieu de la table. Le pouvoir nous appartient dans le fond: il faut le prendre!», poursuit Pellerin mentionnant coup sur coup les coupes à la Société Radio-Canada ou la construction du pipeline de TransCanada.
En lancement ce soir au Centre PHI de Montréal, Fred Pellerin sera entouré de plusieurs de ses collaborateurs et amis. Il livrera six chansons, soit la moitié de son album, lors de sa prestation en formule 5 à 7. «Ce sera décontracté!»
Un retour avec l’OSM en 2015
L’artiste a également confirmé à l’Hebdo son retour avec l’Orchestre symphonique de Montréal pour un troisième conte synphonique. «On sera de retour avec Kent Nagano (le chef d’orchestre) en décembre 2015. On a pas encore de petit nom. Je regarde encore si on travaillera avec un conte existant ou bien un que j’écrirai», indique Pellerin.
«L’OSM c’est comme un gros bateau. C’est long à bouger, mais c’est plaisant et c’est une belle virée. Avec les dernières années, on a appris une façon de travailler ensemble pour équilibrer le tout. René-Richard Cyr qui vient jouer là-dedans aide à tempérer la rigide et l’ampleur de l’orchestre avec mon délire verbal!», illustre-t-il.
Des projets de documentaires, «secrets pour le moment», sont aussi à venir pour le conteur qui s’envolera sous peu pour deux semaines en France. Il y livrera son spectacle De peigne et de misère, dont la tournée prendra fin l’an prochain à pareille date.