Quand l’art et le hockey ne font qu’un
Lorsque les gardiens Jake Allen, Ray Emey et Maxime Clermont embarquent sur la glace, ils arborent tous un masque dessiné par l’ancien-Cats David Leroux. C’est aujourd’hui sous la bannière Diel Airbrush que ce passionné d’art et de hockey poursuit sa carrière dans un domaine qui sort de l’ordinaire.
Le dessin a toujours occupé une place importante dans la vie de David Leroux, qui a porté l’uniforme des Cataractes de Shawinigan de 2001 à 2003.
«C’est ma mère qui me disait toujours que je devais avoir une deuxième passion. Dans l’autobus, j’étais toujours en train de dessiner quelque chose et les entraîneurs m’avaient mandaté pour faire une bande dessinée par jour, que l’on installait au-dessus des urinoirs», se souvient l’artiste.
Après avoir subi une blessure importante au cours de la saison 2002-03, David se rend compte que le hockey n’est plus ce qu’il veut faire dans la vie.
«Après deux mois et demi à l’extérieur de la patinoire, je me suis rendu compte que le hockey ne me manquait pas tant que ça», admet-il.
Il décide alors de poursuivre ses études en arts plastiques au cégep, tout en jouant pour Kahnawake dans le junior AAA.
À sa sortie des bancs d’école, il revient en Mauricie où il commence à peindre des masques de gardien.
«J’habitais avec ma blonde de l’époque qui venait de Shawinigan. J’ai alors commencé à faire des masques dans notre sous-sol. Ce sont d’ailleurs les Cataractes qui ont été les premiers à me donner des contrats», se souvient-il.
Le bouche-à-oreille dans la communauté des gardiens fait alors son travail et les demandes proviennent rapidement des quatre coins de l’Amérique du Nord.
«Environ 90% des demandes que je reçois proviennent des États-Unis et tout se fait par courriel».
Diel Airbrush voit le jour
Devant la popularité grandissante de ses œuvres, David Leroux décide d’ouvrir l’atelier Diel Airbrush.
«Mon but, c’est de personnaliser ce que le client veut. Je m’assois avec lui et on discute de ses intérêts et de ce qu’il aimerait retrouver sur son masque. Je veux vraiment le faire capoter sur son masque. Jamais je ne jugerai mon travail au nombre d’heures que j’ai passées dessus», explique le peintre qui utilise différentes techniques pour peindre ses masques.
Pour terminer une pièce, David passe entre 15h et 20h dans son atelier.
«L’année dernière, j’ai fait entre 70 et 100 masques. J’essaie d’en faire de deux à trois par semaine. À mes débuts, je me suis fait connaître avec mon masque du Joker (Batman), que j’avais fait dans mes temps libres. Aujourd’hui, je n’ai plus ce temps, car j’ai tellement de travail», laisse-t-il tomber.
Le coût d’un masque chez les professionnels tourne autour de 2000$, soit le prix du masque (1000$), généralement payé par les équipes, et la peinture/temps du peintre (1000$). Pour ceux qui gardent les buts dans le hockey mineur ou les ligues de garage, le coût varie 550$ et 1000$ pour le travail de l’artiste.
Une école en vue ?
Avec quelques clients qui aspirent à jouer dans la Ligue nationale de hockey (LNH), David Leroux deviendra peut-être un nom très connu chez les professionnels d’ici quelques années.
«Ça marche par cycle dans ce domaine. Un de mes projets serait d’ouvrir une école d’airbrush où des artistes apprendraient le métier. J’aurais une équipe qui pourrait commencer avec les masques du hockey mineur, car la demande est très forte et je n’ai plus autant le temps de les faire», confie-t-il.
Avec les gardiens, les collectionneurs sont des clients très importants pour le peintre québécois. «J’en ai un aux États-Unis, qui se met dans la peau du gardien de telle ou telle équipe de la LNH et qui se fait faire un masque à son goût», raconte David. .
Même s’il pouvait passer son temps à tenter de devenir proche de certains gardiens professionnels pour en venir à faire leur masque, il préfère se concentrer à 100% sur son travail.
«J’aime bien discuter avec le client pour trouver la meilleure idée possible, qui est parfois inusitée. J’ai eu un gardien qui voulait un masque ressemblant à celui d’un gars dans la LNH, mais je trouvais que ça manquait d’originalité. Après avoir jasé, il m’a raconté qu’il aimait les films en noir et blanc de Charlie Chaplin. Lorsqu’il a reçu son masque, il était très heureux du résultat final».
Pour plus d’information sur le travail de David Leroux, rendez-vous sur le www.dielairbrush.ca