Un manque à gagner de 73 000$ chez Culture Shawinigan

Crise de la COVID-19 dans le milieu culturel

CULTURE. Avec l’annonce de l’interdiction des rassemblements de 250 personnes et plus, puis de l’interdiction de leur ouverture pour éviter toute propagation de la COVID-19 durant la pandémie, les salles de spectacle de la région ont été parmi les premiers lieux à être affectés par les mesures mises en place par le gouvernement du Québec. Déjà, trois semaines plus tard, des impacts économiques se font sentir.

Du côté de Culture Shawinigan, le directeur général et directeur artistique Bryan Perreault ne le cache pas: depuis la mi-mars, l’organisation fait face à un manque à gagner de l’ordre de 73 000$.

«On fait des calculs pour voir les ressources qu’on peut garder dans les circonstances. En ce moment, 13 personnes sur 19 ne rentrent plus au travail. On travaille avec une équipe de cinq personnes. On évalue présentement ce qui sera le plus avantageux pour tous: se prévaloir de la mesure gouvernementale qui assume 75% des salaires [lors d’une perte de revenus de l’ordre de 30% pour une PME] ou la Prestation canadienne d’urgence pour nos employés», explique-t-il.

«On n’a pas encore projeté les impacts financiers pour le futur. On essaie surtout de limiter les dégâts et de faire la meilleure gestion possible dans les circonstances. Mais oui, il y aura assurément des dégâts financiers supplémentaires», ajoute M. Perreault.

L’équipe de Culture Shawinigan fait face à un véritable branlebas de combat depuis le 12 mars. Pour éviter d’avoir à annuler des spectacles, tout le monde essaie de retrouver de nouvelles dates pour reporter les spectacles. Cependant, la programmation de la salle Francis-Brisson a été annulée puisque de plus petits spectacles y étaient présentés.

Mais au-delà du défi de retrouver une date de report qui convient à la fois à l’agent de l’artiste, au producteur et au diffuseur, la salle de spectacle doit également composer avec les autres spectacles qui sont toujours à l’horaire.

«La programmation se prépare souvent un an à l’avance. Si on a déjà des spectacles prévus à l’automne 2020 et au printemps 2021, où place-t-on les spectacles reportés? Les vendredis et samedis ne sont souvent plus disponibles. C’est d’une complexité phénoménale», admet Bryan Perreault.

«Pour les agents d’artistes, ce sont littéralement des tournées à planifier de nouveau, car un artiste ne fera pas un aller-retour entre Montréal et Shawinigan pour un seul soir, précise-t-il. On se trouve généralement sur la route vers un autre spectacle au Saguenay, par exemple. Chaque agent a aussi sa propre route de tournée. Ça ajoute une autre couche de complexité. En ce moment, c’est un peu comme une course où tout le monde essaie de se retrouver une date pour reporter les spectacles.»

Culture Shawinigan a d’ailleurs reporté quelques-uns de ses spectacles ce printemps, mais l’équipe a prévu des options pour d’autres dates advenant que le feu vert ne soit pas encore donné par le gouvernement concernant la tenue de spectacle.

«Nous avons été assez proactifs dans les ententes prises avec les agents d’artiste. S’il fallait reporter plus loin, on a des options sur d’autres dates. On sera prêt quand il y aura la reprise», soutient le directeur général et artistique de Culture Shawinigan.

La programmation complète et les dates des spectacles reportés sont disponibles à cultureshawinigan.ca.

Rappelons que pour l’instant, les salles de spectacle doivent être fermées jusqu’au 1er mai.