Le combat de la députée Jennifer Maccarone

INCLUSION.  Une députée libérale de l’opposition était à Shawinigan récemment pour y rencontrer les intervenants de J’ai mon Appar’t et du Regroupement des organismes en déficience intellectuelle et du trouble du spectre de l’autisme (RODISTA). 

Bien connue chez les défenseurs des droits des personnes vivant avec un handicap, Jennifer Maccarone sait ce dont elle parle puisqu’elle est elle-même mère de deux jeunes adultes ayant un trouble du spectre de l’autisme. « Ils sont la raison pour laquelle je fais de la politique », explique la députée de Westmount – Saint-Laurent qui fait de l’inclusion son combat.

« Avec J’ai mon Appar’t à Shawinigan, Logis-Vie à Trois-Rivières et Premier Envol à Louiseville, vous avez une belle formule en Mauricie. C’est rare qu’on voie autant de logements adaptés dans une même région. C’est un modèle à reproduire », complimente Jennifer Maccarone que L’Hebdo a rencontrée durant sa visite.

La porte-parole de l’opposition officielle pour les clientèles vivant avec un handicap ou avec le spectre de l’autisme a vu ici un modèle inspirant. « C’est souvent les parents qui vont débuter de tels programmes pour aider leur enfant. L’entraide, c’est typique de ce milieu », déclare-t-elle en ajoutant que le gouvernement a bien sûr un rôle à jouer pour améliorer la situation.

Jennifer Maccarone note par exemple que l’annonce récente à Shawinigan du ministre Jean Boulet du versement de 830 000$ sur trois ans pour des stages en milieu de travail réservés à une trentaine d’étudiants vivant avec un TSA comporte des lacunes. « Il n’aurait recruté que douze personnes jusqu’ici selon ce qu’on m’a dit. On organise des stages, mais on met une foule de contraintes comme avoir un secondaire III, un permis de conduire. On est en train de complexifier les choses. C’est trop limitant comme programme », estime-t-elle.

Jennifer Maccarone souligne que les personnes ayant un TSA ont aussi un rôle à jouer dans la société. « On est sensé vivre dans un monde inclusif, mais on les met à part. On a des défis de pénuries de main-d’œuvre et on a à côté de nous des personnes vivant avec un handicap qui sont en mesure de contribuer et qui veulent contribuer », lance-t-elle d’un ton convaincu.

Récemment à l’Assemblée nationale, elle a tiré la sonnette d’alarme sur la situation de 1500 élèves en situation d’handicap qui ne sont pas scolarisés. « Ça, c’est le chiffre officiel, mais je pense qu’ils sont beaucoup plus nombreux. Peut-être 10 000 au Québec car on ne parle pas des élèves qui ont un plan d’intervention individualisé, mais qui sont renvoyés chez eux, faute de services, de connaissances. On ne sait pas quoi faire avec eux. C’est une situation qui fragilise les familles parce que la mère ne peut aller travailler, car généralement c’est elle qui s’occupe de l’enfant dans cette situation », dénonce la députée libérale qui prône l’inclusion des élèves ayant un TSA ou une déficience intellectuelle dans les classes régulières, quand bien même que ce ne serait qu’une heure ou deux par jour.  « Il y a toujours moyen de faire quelque chose pour commencer le début d’un monde plus inclusif », termine celle qui fait de cette question son combat politique.