Une Coop unique au Québec

SHAWINIGAN.  Les coopératives pour enseigner les bases de l’entrepreneuriat deviennent de plus en plus populaires dans les écoles du Québec. Le concept de vente de vêtements aux couleurs de l’école ou de l’équipe sportive est répandu, mais c’est unique de voir que ce sont les élèves qui conçoivent les vêtements. C’est le cas des élèves de 6e année de l’école primaire des Phénix du secteur Grand-Mère.

Au début de l’année scolaire, tout personnel de l’école des Phénix portait des chandails avec le nouveau nom de l’école depuis deux ans question d’accentuer le sentiment d’appartenance des élèves. Il s’agissait d’une initiative des enseignantes Caroline Milette et Valérie Durocher.

« On a eu le commentaire de jeunes qui aimeraient aussi en avoir. De là est née l’idée de la coopérative Phénigrafix où les jeunes pourraient concevoir la collection de vêtements », explique l’enseignante Valérie Durocher.

Ce sont les 30 élèves de 6e année de l’école qui ont embarqué dans l’aventure de la coopérative. « Ils avaient le goût de le faire, alors on a parti un projet entrepreneurial, mais pas comme les autres écoles qui font faire la collection de vêtements par un fournisseur. Nous, tout est fait ici », exprime fièrement Mme Valérie.

Le vêtement provient du fournisseur, mais le découpage du vinyle pour les logos est réalisé par les jeunes, qui collent ensuite le logo sur le chandail, et ils font la livraison aux clients. Les vêtements sont destinés pour tous les élèves de l’école qui veulent s’en procurer, mais aussi pour les membres de la famille. 

En novembre dernier, les premières ventes ont été effectuées, et au moment d’écrire ces lignes, pas moins de 350 articles ont été vendus. Bien entendu, les matières scolaires sont enseignées avec le projet.

Quel est l’article le plus populaire? « Les hoodies coton », répond du tac au tac la secrétaire du conseil d’administration, Mika-Ève Lavergne.

En plus du conseil d’administration, la coop compte une directrice de production, un directeur marketing, un directeur comptabilité, et un directeur des ressources humaines. « Les jeunes n’ont même plus besoin de nous, ils sont rendus autonomes », ajoute l’enseignante Caroline Milette.

La coop se lance même dans la confection pour d’autres écoles comme l’équipe sportive des Pionniers.

Comme toute bonne entreprise, il y aura des revenus. « Avec les revenus, on va faire une sortie à la Ronde pour les deux classes de 6e année et nos parents n’auront pas besoin de payer », explique Natael Gignac, le vice-président des Phénigrafix.

« C’est vraiment le fun d’apprendre avec la coop. C’est plus captivant que d’écouter le professeur parler à l’avant », indique Natael.

« J’ai beaucoup appris au niveau informatique, je n’étais pas bonne, et maintenant j’utilise Excel pour entrer les données dans l’ordinateur », exprime Mika-Ève.

« On a développé l’esprit d’équipe, le leadership, le sens des responsabilités et l’autonomie. Comme président, je dois parler lors des assemblées générales. La première fois, c’est stressant, mais là je suis plus habitué alors je trouve ça le fun », ajoute le président Antonin Pichette.