Sur la route des matières compostables

MAURICIE Les premières collectes de bacs bruns ont été réalisées à ­Trois-Rivières et à ­Shawinigan dans les dernières semaines malgré qu’Énercycle ne possède pas encore sa propre usine de traitement des matières compostables. En attendant la construction de l’usine de biométhanisation sèche d’ici 2024 ou 2025, l’organisation a conclu une entente de deux ans (avec une année d’option) avec une entreprise de ­Berthierville pour y acheminer la matière à composter.

En effet, l’entente s’est faite avec une filiale du groupe ­EBI au terme d’un appel d’offres.

«  ­EBI compte déjà plusieurs installations de valorisation des matières compostables à ­Berthier, mais également ailleurs dans l’ouest du ­Québec. On leur fournit notre matière compostable et ils s’occupent de la valoriser à une de leurs installations. C’est notre mesure de départ pour les premières années en attendant la construction de notre usine  », explique ­Sylvie ­Gamache, conseillère en communications chez Énercycle.

«  ­Nos camions de collecte amènent le contenu des bacs bruns ici et ils sont dirigés au tout nouveau centre de transbordement. Une fois par jour, une remorque, qui a été remplie de matières compostables, se dirige vers une des installations d’EBI. Un certain pourcentage du compost généré va nous être retourné à la fin du traitement également. Ça fait partie de l’entente et c’est un engagement qu’on avait pris avec eux. À moyen terme, on va avoir notre propre installation de traitement des matières compostables ici même. Elle va être complémentaire à nos autres installations et c’est ce qui fait notre force ici.  »

Depuis quelques années déjà, Énercyle récupère également tous les gaz et l’eau générés par les déchets avec un système de pompes souterraines et de conduits automatisés. Avec sa future usine à compostage, elle sera davantage complète pour tout ce qui touche la récupération des matières.

De nouvelles habitudes à intégrer

Maintenant, qui dit nouveauté dit nouvelles habitudes. Quels sont les éléments que les citoyens devront éviter dans le bac à compostage ?

«  ­Il faut vraiment faire attention à tout ce qui est plastique, y compris la pellicule plastique. On retrouve aussi des sacs de plastique ­oxo-biodégradables/compostables sur le marché, mais ils ne le sont pas vraiment et ils prennent trop de temps à se décomposer. Gardons en tête d’y placer des sacs en papier seulement. On ne met rien de verre, ni métal, ni médicaments, ni vêtement, ni textile, ni styromousse. De notre côté, on ne ménage pas les efforts pour informer et accompagner les citoyens. On a une place dédiée au bac brun sur notre site internet et on la tient à jour, on l’alimente. On met beaucoup de moyens d’information en place parce qu’on dessert quand même 37 municipalités  », ajoute ­Mme ­Gamache.

«  ­Ce sont de nouveaux apprentissages, de nouvelles habitudes à intégrer, alors c’est sûr qu’au début, il y aura de petites ratées. Même au niveau de la collecte sélective (recyclage), on en voit encore. Il y a trois grandes catégories de matière à retenir. Il y a les résidus alimentaires, allant même aux noyaux, café, thé, os et poissons. Ensuite, il y a tout ce qui est résidus de jardin tels que du gazon, plantes, feuilles ou petites branches. De plus, on peut mettre tout ce qui est papiers ou cartons souillés donc les boîtes de poulet ou les boîtes de pizza, en plus du papier ­essuie-tout, des serviettes en papier ou des mouchoirs. Ça peut même aller jusqu’aux cheveux, ongles, poils et plumes. Les gens sont souvent surpris, mais on peut même déposer la litière. Bref, ce sont toutes des matières qui se décomposent.  »

Quelque 700 municipalités avaient déjà implanté le bac brun au ­Québec. De son côté, la ­Mauricie ajoute 37 municipalités au compteur. ­Trois-Rivières et ­Shawinigan viennent d’y adhérer, tandis que la ­MRC des ­Chenaux verra ses premiers camions œuvrer dans la semaine du 29 mai, la ­MRC de ­Mékinac dans la semaine du 5 juin et la ­MRC de ­Maskinongé dans la semaine du 12 juin.