Abolition de la TPS : ça ne fait pas l’affaire de tous
SHAWINIGAN. Le gouvernement du Canada a annoncé récemment l’abolition temporaire de la taxe sur les produits et services (TPS) à compter du 14 décembre prochain pour une période de deux mois afin d’aider financièrement les Canadiens à l’approche des Fêtes. Si cette nouvelle est positive pour les consommateurs, elle peut être perçue tout autrement par les gens d’affaires.
Les petites et moyennes entreprises (PME) devront s’ajuster rapidement pendant cette période pour la logistique. La Chambre de commerce et d’industrie de Shawinigan (CCIS) compte faire des représentations, notamment auprès du député et ministre François-Philippe Champagne, au nom des trois regroupements de gens d’affaires du grand Shawinigan.
« La période des fêtes, qui approche à grands pas, exerce une pression de plus en plus forte sur nos PME, déjà fragilisées par des effectifs insuffisants. Une modification de leur système de caisse implique assurément des frais additionnels, en plus d’ajouter des tâches à leur calendrier déjà bien rempli. Il ne faut pas oublier que les modifications au système de caisse sont souvent effectuées par des informaticiens. La disponibilité de ces gens-là, à courte échéance, pourrait affecter l’application de cette nouvelle mesure », souligne le vice-président de la CCIS, Pierre-Olivier Forest.
« En tant que commerçant, le retrait temporaire de la TPS sur certains produits entre le 14 décembre et le 15 février est une décision aberrante, selon moi. Elle nous impose une charge excessive, car nous devrons passer de nombreuses heures à reprogrammer des centaines, voire des milliers de produits en pleine période des Fêtes, ce qui est irréaliste et stressant, en plus d’ajouter une charge mentale supplémentaire. Dans un contexte économique difficile, cela alourdit encore davantage la gestion de nos entreprises. De plus, cette mesure risque de retarder les achats des consommateurs, entraînant des désorganisations et des complications autant pour les clients que pour les commerçants. Enfin, l’obligation de recommencer cette tâche deux mois plus tard est irresponsable, car les entrepreneurs ont déjà bien d’autres préoccupations », a mentionné le président du RGA de Shawinigan-Sud, Antoine Champoux.
« Bien que cette initiative semble bénéfique pour les consommateurs à première vue, elle impose une charge administrative et opérationnelle supplémentaire aux commerçants, qui doivent déjà composer avec de nombreux défis économiques et logistiques. L’adaptation des systèmes de paiement pour répondre à cette nouvelle exigence engendre des coûts considérables, tant en temps qu’en argent, et alourdit encore davantage la pression exercée sur les entreprises locales. Nous partageons les préoccupations concernant les impacts directs de cette mesure sur la vitalité économique de nos commerces, qui sont au coeur de l’animation et de l’attractivité du centre-ville. À l’heure où nous nous efforçons de soutenir la reprise économique, de telles obligations risquent non seulement de ralentir nos efforts, mais également de fragiliser davantage nos structures déjà éprouvées », a communiqué par courriel le président du RGA du centre-ville de Shawinigan, David Rouette.
Le Regroupement des gens d’affaires de Grand-Mère a aussi donné son appui à la démarche.
La CCIS demande aux autorités à fournir un soutien clair et immédiat aux entreprises, notamment en simplifiant les démarches fiscales en cette période de l’année et en offrant des ressources accessibles pour faciliter la transition, si nécessaire.