Amener la danse contemporaine auprès des ainées et des jeunes

CULTURE. Après avoir entamé un projet de recherche-création en danse contemporaine à l’automne 2023, voilà que l’artiste Marie-Ève Lafontaine poursuit dans sa deuxième phase auprès de personnes de 50 ans et plus, ainsi que des jeunes du secondaire.

Le projet Slow [Re]Wind prend la forme de portes ouvertes où le public peut assister librement à une période de recherche créative entre les interprètes et la chorégraphe, Marie-Ève Lafontaine. « Au départ, d’aller dans les écoles de danse c’était l’occasion de tester les choses en terrain connu, de voir si ça pouvait fonctionner. Après c’est de voir si je peux aller à la rencontre d’autres communautés, d’autres personnes qui sont peut-être plus éloignées de la danse, mais qui auraient possiblement envie de voir et qui seraient curieuses », explique-t-elle.

Dans le cadre de la deuxième phase de son projet, aller à la rencontre de personnes de 50 ans et plus et d’adolescents était naturel pour l’artiste qui accorde une importance à l’accessibilité de la danse. « Pour moi, ça enrichit beaucoup le processus parce que je ne fais pas de création en danse contemporaine seulement pour ceux qui d’emblée danse, mais pour pouvoir rejoindre le plus de gens possible, ou du moins, piquer leur curiosité », soulève Marie-Ève Lafontaine. 

Elle conservera ainsi pour la suite du projet le même concept qu’à l’automne, soit la forme de porte ouverte où les gens sont invités à voir la chorégraphe en compagnie des cinq danseurs de la relève chercher et créer ensemble. Les cinq interprètes sont Louise Gamain, Mathieu Hérard, Marie-Maxime Ross, Madeleine Bellefeuille, Elisa Barrat et Justine Bellefeuille, comme assistante à la création. Le public est ensuite invité à poser ses questions en lien avec la recherche créative à laquelle ils viennent d’assister.

Plusieurs activités auront ainsi lieu dans les prochaines semaines, à commencer par des ateliers de danse contemporaine et improvisation adressés principalement aux personnes de plus de 50 ans les 15 et 16 avril de 10h à 11h15 à l’École de danse et de cirque Odaci de Shawinigan. Dans ce même lieu se déroulera une porte ouverte sur le processus créatif de Slow [Re]Wind le 18 avril de 11h à 12h.

Il y aura également une porte ouverte le 30 avril de 10h30 à 12h à la salle communautaire de Saint-Mathieu-du-parc accessible à tous.

Finalement, la dernière porte ouverte se déroulera au début du mois de mai à l’Institut secondaire Keranna de Trois-Rivières auprès de jeunes inscrit au programme Arts et multimédia.

« Le cas de l’école secondaire est un peu différent des deux autres contextes puisque là, ce sera dans le cadre de leur cours. Ils vont venir avec leur professeur, donc ce n’est pas nécessairement un choix, mais j’ai travaillé avec l’enseignante pour que ça reste un atelier libre dans le sens qu’il n’y ait pas nécessairement de lien avec leurs travaux d’école », mentionne l’artiste. 

Elle a ciblé ce programme scolaire afin de pouvoir mettre en parallèle deux réalités différentes, comme elle l’explique. « Je trouvais ça tout particulièrement intéressant de pouvoir comparer leur processus de création en art numérique versus un processus en art vivant. Donc ils vont carrément venir assister en studio à de la recherche en art vivant, puis après ça on va pouvoir échanger là-dessus ».

Marie-Ève Lafontaine ajoute, « ça se veut vraiment une simple rencontre avec le processus… Puis qui va peut-être semer quelque chose dans leur tête pour plus tard ».

Troisième phase en réflexion

« Au départ, la troisième partie, ça devait être moi qui chorégraphie avec les cinq interprètes présents dans le projet. Finalement, c’est apparu que la troisième partie du projet, c’est moi qui vais danser. Ce n’était pas prévu, mais s’est devenu évident au fil du temps », témoigne la danseuse.

Chaque phase du projet Slow [Re]Wind donne place ultimement à une performance pouvant être présentée en salle indépendamment des unes des autres. « Le tout des trois parties devrait se présenter dans une salle où il y a de l’éclairage, mais les deux premières parties vont rester indépendantes », conclut Marie-Ève Lafontaine.