Claude Gill:  Quelques pas de tango…

ARGENTINE. Après un court passage à Shawinigan pour conserver mon abonnement à la RAMQ, me rappeler les immenses plaisirs de l’hiver québécois et danser quelques rigodons pendant la période des fêtes, je suis maintenant dans la ville du Tango, Buenos Aires.

Capitale de l’Argentine, on sent ici l’omniprésence de Mafalda, la petite fille du bédéiste Quino, la petite fille qui n’aime pas la soupe. Et je me suis  acheté de beaux bas à l’effigie de la gamine aux questions existentielles. Ça me changera des gougounes! Un autre achat aux couleurs locales, j’ai trouvé dans un marché aux puces situé dans la partie malfamée du quartier Retiro, un CD de Santana,  » Live in south America « .

Toujours dans le domaine des arts, une dame aux rondeurs prononcées, la voisine d’en face, passe ses journées à vivre complètement nue. Que je la vois dans son appartement au travers de la porte-patio ou sur son balcon, ses courbes exagérées me ramènent toujours aux bonshommes hors norme du peintre colombien Botero.

Malgré la crise économique et l’inflation qui galope comme un gaucho sur son cheval, j’ai passé une belle semaine à Buenos Aires. De beaux bâtiments à l’architecture éclectique, aussi des bâtisses âgées et un peu délabrées rappelant La Havane, et un lot d’arbres et de parcs agrémentant les rues font de cette capitale une ville charmante. Chaleur sans humidité, la langue espagnole joyeuse et colorée ainsi que la sécurité dans les rues, la vie d’un touriste est ici agréable. Mais il y a malheureusement beaucoup de gens à la rue. C’en est gênant de manger un bon steak sur une terrasse devant ces sans domicile fixe. À chaque bouchée, le cœur saigne comme la viande est rouge…

 Dix-sept heures à rouler vers le nord, au deuxième étage d’un confortable bus avec lit, j’en ai vu du pays pour me rendre ensuite à Puerto Iguazu. Mignonne petite ville touristique, c’est la porte d’entrée pour aller visiter le parc national qui mène aux chutes d’Iguazu.

Classées au patrimoine naturel de l’humanité depuis 1984, ces magnifiques chutes ont la particularité d’être situées sur deux pays, l’Argentine et le Brésil et à la frontière du Paraguay. Au confluent des fleuves Iguazú et Paraná, ce sont 275 cascades d’eau d’une hauteur atteignant jusqu’à 60 mètres et s’étirant sur 2,7 kilomètres qui nous en mettent plein les yeux et les oreilles… c’est un immense feeling de s’y retrouver. 

J’ai aussi vécu un autre immense feeling à mon hôtel de Puerto Iguazu en prenant la première douche sous l’eau froide. Hôtel deux étoiles, j’ai trouvé le lendemain la cachette de l’eau chaude. Les robinets sont inversés!!! Pour continuer dans le rayon des salles de bain, les petits sachets de shampooing et de conditionneur qui me sont complètement inutiles, me sont fort utiles pour faire la lessive manuelle de mes vêtements.

Les chiens, toujours les chiens! Tout comme Google , je crois qu’ils me suivent partout où je vais. L’Argentine inclut une grande diaspora canine dans ses rangs. Faut voir le spectacle et en rire à toutes les fois qu’une meute de chiens se mettent à aboyer à la poursuite des vélos et des camions. Je crois que l’odeur des pneus les rend plus fous qu’ils sont bêtes! Si un bon matin je peux rencontrer Sac-à-puce-Premier, je lui causerai de condom et de contraception. Un chien vaut mieux que deux tu l’auras, et un c’est déjà un de trop!

Trêve d’aboiement et de chialage, je suis de retour à Buenos Aires. J’ai encore des endroits à visiter ici et j’ai un départ à préparer pour la Patagonie. Et mercredi le 31, c’est la fête de Martin, un ami de Shawi. Le monde étant petit et le hasard étant grand, je le retrouverai à El Calafate en compagnie de sa conjointe et d’une amie. Nous célébrerons le 67e anniversaire de Martin ici à proximité de cette Terre de Feu… qu’on essaiera d’éteindre en l’arrosant de bière. Tango!