Claude Gill: Tasse-toé!

ARGENTINE.  Samedi soir à la terrasse du Ranno’s Caffé, avenida San Martin, Mendoza, Argentine. Et comme c’est juste en bas de mon appartement, un très grand 6 1/2 au 11e étage, je m’installe et je commande une grosse Quilmes froide, fait chaud ici. Ça me donne le temps de vous écrire… la grosse fait un litre!

Au rythme de la Patagonie, je rigole ici depuis les deux dernières semaines. Après un petit vol d’à peine plus de trois heures à partir de Buenos Aires, je me rends à El Calafate. Mignonne petite ville touristique, un genre de Ogunquit sur les rives du lago Argentino avec la cordillère des Andes en fond de scène. Il y a tant à voir à partir d’ici.

À proximité du Parque Nacional Los Glaciares, une excursion d’un jour pour se rendre au glacier Perito Moreno fait de ce jour une journée mémorable! Glacier en mouvement constant, faut voir et entendre les pans de glace se détacher et tomber dans les eaux turquoises du lago Argentino. Pas donné, j’ai tout de même pris le bateau touristique, histoire d’aller goûter de près cette glace à saveur de bonheur.

Toujours en tour organisé, avec la belle Mickaëla comme guide, trois heures de route plus bas vers le sud, je me suis rendu à El Chalten. Village minuscule qui s’emballe facilement dans un mouchoir de poche, El Chalten accueille les trekkers du monde entier. Terrain de jeu pour les randonneurs, beauté pour les yeux des touristes, le Fitz Roy, montagne à la frontière entre l’Argentine et le Chili fascine le regard de tous les visiteurs. Et j’aurais aimé faire le tour de Mickaëla… mais ça, c’est une histoire que vous ne lirez pas!

Et La Cantina de El Calafate, resto-bar relaxe et sans prétention, hors du centre touristique, sur les rives du lac était mon lieu de prédilection pour l’apéro. Mais après une semaine ici, je monte vers le nord en empruntant la mythique Ruta 40, direction San Carlos de Bariloche. 

Trente heures de route dans un autobus avec de larges sièges se transformant en lit, à longer la cordillère des Andes et admirer de superbes lacs aux eaux turquoises, ça vaut mieux qu’un point de départ et un point d’arrivée à partir d’un vol d’avion. Se réveiller en apercevant dans la fenêtre des émeus s’étirant le cou, des guanacos (lamas argentins non domestiqués) gambadant dans ces terres arides et des condors surveillant la scène du haut des airs, ça vaut plus que le coût du billet de bus… ça n’a pas de prix!

Reconnue pour son chocolat, Bariloche, ville située sur les rives du lac Nahuel Huapi… mon auberge avait une terrasse avec une vue splendide sur le lac! Et je vous confirme que le chocolat est vraiment bon! Frisquet et venteux, cinq jours plus tard, toujours en bus, je me pousse vers le nord à Mendoza où il fera plus chaud. Étant à l’extrême sud de la boule, ça me fait toujours drôle de gagner de la chaleur en montant vers le nord!

Après 16 heures à rouler dans un décor de film western à la Sergio Leone, à fleur de ravin et à raser des lacs, je débarque à Mendoza. Oui il fait vraiment plus chaud ici, mais à ma grande surprise, il y a peu de chiens. C’est dommage, car je commençais à être plus conciliant avec les sacs à puces. Tout comme pour les pigeons, je leur avais même enseigné deux mots français à ces clébards.

Si si, je leur parlais quand j’en croisais un. Tasse toé que je leurs disais. Non pas deux mots, plutôt trois. Tasse toé tabarnak!