« J’ai encore de la misère à y croire »

SPORTS. La fondeuse Liliane Gagnon a connu dimanche une journée exceptionnelle au 20 km style libre départ groupé de la Coupe du monde de Groms, en Suisse, alors qu’elle s’est classée au neuvième rang. Il s’agit du meilleur résultat individuel en Coupe du monde pour l’athlète native de Shawinigan qui n’avait même jamais percé le Top-30.

« C’est surréaliste! J’ai encore de la misère à y croire », a lancé d’entrée de jeu Gagnon, 21 ans, en entrevue à Sportcom. « J’essaie de ne pas trop regarder les résultats au cas où ça changerait. Je me sentais en forme depuis la fin de semaine dernière, mais je ne voulais pas me jinxer. J’aurais été contente de faire un Top-30, mais de là à faire une neuvième place, ouf! Je n’ai aucune idée de ce qui s’est passé, sincèrement! »

La Québécoise a franchi la ligne d’arrivée 16,1 secondes après la vainqueure, l’Américaine Jessie Diggins, gagnante du récent Tour de ski et spécialiste des épreuves de distance en style libre. La Suédoise Frida Karlsson (+0,6 s) et la Suisse Nadine Faehndrich (+2 s) ont aussi été médaillées. Olivia Bouffard-Nesbitt, de Morin-Heights, s’est classée 54e (+6 min 37,3 s).

Gagnon avait déjà décroché une neuvième place en Coupe du monde, sauf que c’était au sprint par équipe à la Coupe du monde de Lahti (Finlande), en mars dernier, alors qu’elle faisait équipe avec Katherine Stewart-Jones. Avant la journée de dimanche, le meilleur résultat individuel de Gagnon dans le grand cirque blanc avait été sa 31e place au sprint libre de samedi.

Pendant la course, Gagnon a eu peine à croire qu’elle faisait partie de l’élite mondiale.

« Je répondais super bien aux attaques en haut des montées, je n’ai jamais lâché alors que le peloton de tête devenait de plus en plus petit. Je me disais que j’allais probablement frapper un mur, car ce n’est pas dans mes habitudes de skier avec ces filles-là aussi longtemps, mais finalement, le mur n’est jamais venu faut croire.  Aujourd’hui, les étoiles se sont alignées avec la forme, le parcours et des super skis ! Je croyais que je pouvais faire une neuvième place un jour, mais pas aujourd’hui. Plutôt dans deux ou trois ans. »

Tout au long de l’entrevue, on a senti que Gagnon voulait garder les pieds sur terre à la suite de cette prestation. Un Top-10 ne deviendra pas nécessairement la nouvelle norme pour elle, sauf que son résultat de dimanche fera en sorte qu’elle fera désormais partie des favorites en vue des prochains Championnats du monde des moins de 23 ans qui auront lieu à Planica (Slovénie) à compter du 5 février.

« Je ne veux pas me mettre de pression, mais c’est clair que je viens de franchir une grosse marche », lance en riant celle qui a été la plus rapide des moins de 23 ans sur le parcours de dimanche et qui était passée sous le bistouri au début novembre afin de régler un problème de tachycardie supra ventriculaire.

« J’étais de retour sur les skis six jours plus tard (après l’opération) et je suis contente de voir que j’ai pu me remettre sur pieds aussi vite et que cela n’a pas affecté mon début de saison », termine celle qui a été initié au ski de fond par ses grands-parents dans le parc national de la Mauricie et qui a quitté la Mauricie pour Québec à la fin de son école primaire.