La passion pour l’art relationnel

CULTURE. L’artiste Marguerite Boivin signe 40 ans de carrière en art visuel. En plus de sa pratique artistique, elle a travaillé comme enseignante en art et gestionnaire culturelle. Elle présente actuellement deux expositions, l’une au DigiHub et l’autre à la bibliothèque Bruno-Sigmen.

Jusqu’au 30 août, il est possible de visiter son exposition La force de l’Énergie au DigiHub. Celle-ci regroupe plusieurs peintures et séries marquantes pour l’artiste, à commencer par l’œuvre « Shawivari » (1988) née de l’époque où trois industries d’importance fermaient leur porte à Shawinigan. Débuter l’exposition avec ce tableau emblématique n’était pas anodin pour l’artiste. « Le titre La force de l’Énergie c’est un peu ça. Les gens ont réussi à redresser et repositionner la ville de Shawinigan avec le temps ».

On y retrouve également la série « Rêve olympien » du début des années 2000 qui a été conçu sur un matériau des plus inusité : du papier-feutre à toiture. « C’est une série de tableaux assez expérimentale parce que j’aime expérimenter de nouveaux matériaux. C’est ça être artiste : on aime jouer avec les matières », ricane-t-elle. L’artiste a exploré divers médiums dans sa pratique en arts visuels, tels que la peinture, le dessin, la technique mixte, l’installation et plus récemment, la peinture numérique.

On remarque que beaucoup du travail de Marguerite Boivin met en scène des personnages en action, reflétant ses propres préoccupations et inspiration à l’endroit de la société. « L’ankylose sociale me préoccupe. Ça nous guette. Cependant, tout ce qui est de l’accomplissement m’inspire beaucoup ». Elle soulève sa fascination pour la mise en action d’athlètes, de musiciens, ou encore, de bénévoles, tous trois ayant été les modèles de certains projets de l’artiste.

« J’aime travailler avec des symboliques. Elles ne sont pas toujours faciles à décoder parce que ça à l’air simple, ce sont des scènes sportives ». Marguerite Boivin illustre souvent ce qu’elle nomme ses ombres contemplatives, celles-ci qui symbolisent les supporteurs et la reconnaissance d’autrui. La reconnaissance s’avère être un concept fort important pour elle, tout particulièrement en contexte de performance sportive.

En plus de son exposition La force de l’Énergie présentée au DigiHub, il est également possible de visiter son exposition Un monde en action à la bibliothèque Bruno-Sigmen, et ce, jusqu’à la fin du mois de septembre.

40 ans de carrière

Marguerite Boivin relève avoir eu l’intérêt pour la création dès son plus jeune âge. « Je me souviens quand j’étais toute petite, déjà ça me fascinait ». Elle a ainsi poursuivi ses études dans le domaine en complétant notamment deux baccalauréats respectivement en pédagogie et en arts visuels, en plus d’une maitrise en gestion culturelle.

Au cours de ses 40 ans de carrière, elle a enseigné à l’école secondaire des Chutes, a donné des cours d’art privés, s’est impliqué dans le programme La culture à l’école, a travaillé plus de 10 ans au Centre des arts de Shawinigan, tout en développant sa propre pratique artistique en parallèle.

Parmi ses moments marquants en tant qu’artiste, on relève notamment l’installation Alter ego qui avait été exposée à la Galerie du patrimoine à l’église Saint-Pierre de Shawinigan. Celle-ci rendait hommage à plus de 400 bénévoles que Marguerite Boivin avait photographiés dans le but de créer des estampes numériques installées sur cédérom.

« Mon penchant est vraiment vers l’art social et relationnel. C’est bien beau produire des œuvres et faire des expositions, mais j’aime le contact humain ». L’artiste accorde en effet une grande importance à l’échange avec les gens et le partage intergénérationnel, c’est pourquoi elle affirme finalement que la pédagogie lui colle à la peau.

Pour la suite de sa carrière, Marguerite Boivin affiche le désir d’explorer davantage la conception numérique. Elle aura notamment comme projet au cours de l’hiver 2025, une création sous le thème de la musique. Son inspiration sera issue des membres d’un orchestre musical dans le but de créer des estampes numériques.