« On a besoin d’infrastructures » – Michel Angers

INNOVATION. Construction d’un centre d’innovation sur la rue de la Transmission et agrandissement du Centre d’entrepreneuriat Alphonse-Desjardins de Shawinigan (CEADS) sont les deux projets porteurs que la Ville de Shawinigan veut voir émerger afin d’assurer son rôle dans la Vallée de la Transition Énergétique (VTÉ).

« On a besoin d’infrastructures pour avoir les moyens de nos ambitions », a lancé le maire Michel Angers devant un parterre de près de 150 participants issus du monde des affaires venu entendre comment ce concept de zone d’innovation créée par le gouvernement du Québec il y a un an s’incarnera dans le concret à Shawinigan.

Directrice générale du CNETE et panelliste lors de cette présentation, Nancy Déziel a révélé que le demande de financement pour le futur centre d’innovation a été officiellement déposée auprès des bailleurs de fonds le 10 juin dernier. « On parle d’un projet de 90 millions$ pour la construction et l’acquisition d’équipements, dont 40 millions$ uniquement pour le centre de batterie », a-t-elle expliqué, en souhaitant une ouverture en 2027.

C’est dans ce centre d’innovation que le CNETE, actuellement à l’étroit au Cégep de Shawinigan, déménagerait. Cinq universités sont associées au projet, de même que 14 centres collégiaux de transfert technologique (CCTT).  

On y mènerait des projets d’innovation liés aux composantes de batteries et à l’électrification des transports. Le centre abriterait également une usine pilote et de démonstration/qualification pour les minéraux, matériaux et composantes de batteries. « La Vallée de la Transition Énergétique, c’est une marque très forte qui va rayonner dans le monde », prévoit Nancy Déziel.

Agrandissement de 25 000 pieds carrés

Du côté du CEADS, le directeur général du Service de développement économique de la Ville de Shawinigan, Luc Arvisais, a évoqué un projet d’agrandissement de 25 000 pieds carrés. « On veut monter d’un cran en supportant les starts up dans le domaine de l’électrification des transports et en batterie. »

L’agrandissement des espaces actuels du CEADS permettrait d’aménager un incubateur pour répondre aux besoins des entreprises et entrepreneurs avec des équipements reliés à l’électricité, air comprimé, soudure, peinture, etc. Un espace collaboratif serait également créé pour servir de salle de prototypage, machine shop, laboratoire électronique, etc.

Pour Luc Arvisais, Shawinigan entre dans cette zone d’innovation avec des atouts en mains en comptant sur des leaders dans leur domaine comme Cognibox, BRP Mégatech, Michelin,  Movex, Société Laurentide, Kongsberg, CNETE et LTE. « On part avec des acquis, mais tout reste à faire », prévient-il.

Philippe Nadeau a souligné pour sa part que le DigiHub qu’il dirige entrerait dans cette zone d’innovation en ciblant quatre technologies : le blockchain, les jumeaux numériques, l’intelligence artificielle et les ordinateurs quantiques. « La puissance de calcul, c’est le nerf de la guerre », a-t-il fait valoir en rappelant les partenariats qu’il a récemment établis avec des entreprises françaises qui travailleront à partir du DigiHub.

Il a plaidé également pour le maintien des missions économiques à l’extérieur du pays, même si elles font parfois l’objet de reportages dans les médias régionaux. « On en parle comme une source de dépenses sans évoquer les retombées et investissements que ça rapporte », se désole-t-il.

Le maire Michel Angers a également profité de sa tribune pour faire un plaidoyer envers l’investissement 4 milliards de dollars de TES Canada pour produire de l’hydrogène vert à Shawinigan. Un projet vivement critiqué par des citoyens des MRC de Mékinac et des Chenaux. « Avec le Pas dans ma cour, on n’ira pas bien loin avec ça. Les gens qui ont décidé de construire des barrages dans les années 70 au Québec, ça a demandé du courage de prendre des décisions importantes », a-t-il insisté, sous-entendant que cette audace était tout aussi nécessaire aujourd’hui.