Un 5e Bye Bye pour le Shawiniganais Pascal L’Heureux

CULTURE. Depuis 2020, Pascal L’Heureux, originaire de Saint-Georges-de-Champlain, fait partie du trio de réalisateurs du Bye Bye chapeauté par Simon-Olivier Fecteau. Cette année encore il a réalisé sept sketchs, soit environ le tiers du Bye Bye 2024.

Pascal L’Heureux se trouve derrière le rigodon d’ouverture de Pierre-Yves Roy-Desmarais, « Les temps sont durs », la chanson de Boeing de Boom Desjardins, les parodies « Quel talent? » et « L’après-pas-de-match », notamment.

Les tournages se sont terminés le 11 décembre. L’équipe a effectué le montage jusqu’à la veille de la diffusion et avait la possibilité de modifier certains segments si l’actualité le commandait. La situation du gouvernement libéral de Justin Trudeau a connu des soubresauts pratiquement jusqu’à Noël.

Pascal réalisait le sketch qui était le plus à risque de devoir être modifié à la dernière minute, « Survivor Ottawa ».

« Souvent, c’est un petit flash qu’on va rajouter, mais là, on parle du premier ministre. Avec Chrystia Freeland qui a remis sa démission, on a eu des réunions d’urgence. On avait déjà terminé le montage de « Survivor Ottawa ». Il a fallu se rasseoir à la table à dessin pour modifier le texte et refaire un tournage. Quand Justin Trudeau dit: « Pour acheter ma victoire, je vais enlever la taxe sur les chips nature », Chrystia Freeland dit: « Moins de taxes? Il y a un bout à tout. Moi je décal*ce » puis elle met son budget dans la déchiqueteuse. Ça, ç’a été tourné le 27 décembre. »

Vers la fin du même numéro, on a ajouté une réplique de Trudeau pour intégrer le remaniement ministériel effectué le 20 décembre: « J’ai compris entièrement votre message. Vous voulez que je remanie le gouvernement et que je réfléchisse durant les fêtes. »

« On avait aussi tourné une autre version. Jusqu’au 29, on avait la possibilité d’utiliser une fin alternative si Justin Trudeau avait démissionné comme premier ministre. »

On peut d’ailleurs apercevoir brièvement Pascal dans cette séquence.

« Je faisais le caméraman. Des fois, on se taquine entre nous, on fait des petits caméos. Dans « Les armes », la cheffe costumière, Marilyn, joue une des militaires. »

Dès les premières minutes du Bye Bye, on parodiait cette série qui a été très populaire cet automne.

« C’est parti d’une anecdote. J’ai remarqué qu’ils tournaient tellement vite que le béret de François Papineau n’était jamais raccord. Ça m’a fait rire. Je me suis dit: « Ils n’ont tellement pas de temps qu’ils mettent n’importe quel chapeau. » On s’est amusé avec ça, mais il y a un peu un message sur le financement des séries québécoises qui diminue d’année en année. » 

Le sketch « Les cheffes » a beaucoup fait jaser. Les sept membres des Appendices y interprétaient des personnages. Pascal L’Heureux signait la réalisation de cette parodie.

« C’était un rêve de tourner avec les Appendices, je suis fan de leur travail. Il y a deux ans, j’avais tourné avec RBO, je pouvais dire que j’ai tourné un sketch officiel de RBO, puis là, je peux dire que j’ai tourné un sketch des Appendices. Je les taquinais avec ça en disant que c’était dans ma bucket list. »

L’animatrice Élise Marquis a réagi à sa « présence » dans la revue de fin d’année.

« Elle a trouvé ça très drôle. Il faut avoir un sens de l’humour pour le Bye Bye parce qu’on exagère. J’ai visionné sept ou huit émissions pour être bien préparé. Je comprenais que son rôle c’est d’être à la place du public puis de faire comme si elle ne connaissait pas ça pour aller chercher de l’information auprès des chefs. On a décidé de pousser ça avec une Sarah-Jeanne qui jouait la Nonotte puissance 10. « C’est quoi ça? » « C’est une fourchette! »

Avec des parts de marché de plus de 90 %, le Bye Bye reste un phénomène télévisuel unique au monde.

« C’est un party de famille où on se tire la pipe, mais c’est un show où on est tous ensemble. Ces moments-là existent de moins en moins. »

Pascal regarde la diffusion du Bye Bye le soir du 31 décembre en compagnie des gens avec qui il réveillonne, peu importe qu’ils soient nombreux ou pas.

« On dirait que ça fait deux ans que j’aime ça plus petit. Cette année, j’étais avec ma blonde et sa meilleure amie. On l’a regardé relax. Il y a beaucoup de monde qui m’écrit J’ai reçu beaucoup de messages. J’aime ça répondre tout de suite, souhaiter la bonne année. »

Ça lui permet de prendre le pouls du public et d’avoir une première idée des réactions et des critiques qui suivront le 2 janvier.

« Avec le Bye Bye, c’est impossible de faire l’unanimité et ça on l’accepte. Le Bye Bye, c’est un buffet. Tout le monde mange au même restaurant, mais personne n’aime la même chose. C’est notre cinquième avec la même gang. On sentait qu’on n’allait peut-être pas faire l’unanimité. Mais l’année passée, on pensait la même chose et ç’a été super bien reçu. Entre la diffusion live et les premiers articles de critiques, j’ai reçu autant sinon plus de commentaires positifs que l’année passée. La pression qu’on se met nous-mêmes est plus grande que la pression de l’extérieur. On a travaillé très fort jusqu’à la dernière minute. L’important, c’est de suivre notre petite voix. »