Un cadeau de Noël à l’avance pour Shawinigan

SHAWINIGAN.  Voilà plus de deux ans que la Ville de Shawinigan demandait l’aide financière de Québec pour le fiasco de la Station de traitement de l’eau potable du Lac-à-la-Pêche (STELAP) en martelant que ce n’était pas aux citoyens de payer pour les fautes des entreprises Suez et WSP. Le gouvernement a été à l’écoute et sort le chéquier avec une aide de 17 M$ afin d’assumer les frais financiers supplémentaires du dysfonctionnement de la STELAP.

La ministre des Affaires municipales Andrée Laforest et la députée de Laviolette-Saint-Maurice Marie-Louise Tardif se trouvaient à l’Hôtel de Ville de Shawinigan mardi matin afin de procéder à l’annonce en compagnie du maire Michel Angers.

« Ce dossier était au-dessus de la pile et on devait penser aux citoyens, opine la ministre. Aujourd’hui, en accordant 17 millions de dollars à la Ville et en libérant des liquidités, nous mettons en place les conditions lui permettant de maintenir des services municipaux de qualité d’ici à ce qu’une solution permanente soit déployée. »

La somme de 17 M$ permettra de couvrir les frais imprévus du passé, et ceux à venir jusqu’en 2026, notamment avec l’achat de nouvelles membranes de filtration.

Le maire Angers a d’ailleurs souligné qu’un dépôt de la solution permanente a été fait au ministère de l’Environnement pour approbation. Si acceptée, la mise en place de cette solution permanente pour le bon fonctionnement de la STELAP pourrait prendre entre 3 et 5 ans.

D’autre part, pour une première fois, le gouvernement accorde un décaissement à la Ville pour trois projets qui ont nécessité des règlements d’emprunts, dont la marina et les travaux d’assainissement des eaux du lac à la Tortue, d’une somme qui pourrait atteindre plus de 36 M$. La mesure permettra à la Ville d’avoir plus de latitude financière de la pression subie par le dossier de la STELAP.

« La situation de l’usine de traitement de l’eau potable du Lac-à-la-Pêche est exceptionnelle; elle commande donc des mesures exceptionnelles. Je suis heureuse que notre gouvernement apporte le soutien annoncé aujourd’hui pour compenser les dépenses importantes engagées par la Ville et, ainsi, rassurer la population », indique Marie-Louise Tardif, députée de Laviolette-Saint-Maurice.

Il en coûte 4 M$ par année à la Ville afin de maintenir la STELAP en opération. C’est pourquoi la Ville poursuit l’entrepreneur général Allen, la firme d’ingénierie WSP et le fabricant de la STELAP Suez pour une somme de 23,3 M$. Cette somme pourrait augmenter selon l’ajout des frais d’exploitation.

« Ça fait deux ans qu’ils fonctionnent avec des lettres d’avocat. Les multinationales comme Suez essaient d’étirer les choses pour que les villes se découragent à cause des coûts. Mais nous, on ne se décourage pas; on va aller au bout. Le gouvernement vient de nous donner ce qu’on a de besoin pour gagner notre bataille. Quand nous allons gagner la bataille judiciaire, nous allons rembourser le 17 M$ au gouvernement », explique le maire Michel Angers.

La somme de 36 M$ permettra à la Ville d’avoir plus de liquidité pour la suite des choses. « On va se donner des exemples. Est-ce qu’on peut payer une partie du règlement d’emprunt pour la marina? Est-ce qu’on peut enlever complètement le règlement de la marina? Est-ce qu’on préfère garder cet argent et le placer pour faire des intérêts qui va nous aider à supporter nos démarches juridiques? Est-ce qu’il y a des projets potentiels à la Ville? C’est toute une marge de manœuvre que le gouvernement vient de nous donner. Exceptionnellement, le gouvernement nous donne cette marge de manœuvre. Ça sera à nous de décider. C’est la première fois que le gouvernement rembourse à l’avance une ville pour l’équivalent de trois règlements d’emprunts pour poursuivre notre bataille. Je lève mon chapeau à la ministre. On ne voulait pas que les citoyens payent pour ceux qui ont provoqué le fiasco », ajoute le premier magistrat.

D’ailleurs, en plus du contentieux de la Ville, Shawinigan a fait appel à une firme solide, soit celle de Pierre Soucy qui a remporté le recours collectif sur la pyrrhotite.